(Vu sur la Toile)

 

Sondage de la présidentielle : la crise ukrainienne renforce Macron et affaiblit Zemmour
(La Rédaction de Paris-Match)
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Macron, insubmersible grâce à la crise ukrainienne ?

 

Paris-Match.- Emmanuel Macron demeure imperturbablement en tête des intentions de vote des Français depuis le début du rolling, avec environ un quart des suffrages exprimés, soit autant, si ce n’est plus que tous les candidats à sa gauche réunis.

Plus précisément, son score s’élève 26% vendredi 25 février, soit une hausse de 1,5 point sur la semaine, après une érosion inverse de 26 à 24,5% en fin de semaine précédente. Cette dernière, survenue au moment où les efforts d’Emmanuel Macron pour trouver une issue positive à la crise russo-ukrainienne semblaient patiner, traduisait aux yeux de certains les difficultés du président à peser dans le grand jeu international.

Force est de constater aujourd’hui que le décalage entre le volontarisme affiché par Emmanuel Macron et le manque de succès de ses initiatives ne constituent pas un angle d’attaque porteur à l’égard du candidat non déclaré. Au contraire, le passage du conflit larvé aux hostilités pourrait jouer en faveur du président sortant, à la fois en le distinguant de ses adversaires – dont certains sont déjà ramenés à des propos parfois ambigus à l’égard de la Russie, mais aussi grâce à un «effet drapeau» un phénomène qui s’est déjà produit et traduit par des hausses de popularité d’Emmanuel Macron à plusieurs reprises lors de la crise du COVID-19. Des éléments sur lesquels l’actuel locataire de l’Élysée peut capitaliser, d’autant que la situation internationale semble le contraindre à officialiser sa candidature à la toute dernière minute.
Le Pen vs Zemmour : duel pour le second tour

 

L’incertitude sur l’identité du challenger d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle est plus élevée que jamais. En effet, sur la dernière semaine, Marine Le Pen et Éric Zemmour n’ont pas cessé de se passer devant l’une l’autre.

Ce tango des courbes d’intentions de vote, sur un intervalle d’un point, se termine cette semaine sur un avantage à la candidate du Rassemblement national, créditée de 16,5% des intentions de vote, contre 15,5% pour le leader de Reconquête!

Dans le détail, le candidat à la dynamique la plus marquée depuis le début du rolling représente toujours une menace structurelle pour Marine Le Pen, mais également pour Valérie Pécresse, dans la mesure où il capte une partie importante de leurs électorats respectifs (22% des électeurs de François Fillon et 30% de ceux de Marine Le Pen en 2017). Une hausse des intentions de vote en sa faveur se traduirait donc mécaniquement par un «siphonnage» des réserves de Marine Le Pen. Mais si les deux candidats d’extrême droite apparaissent aujourd’hui comme les prétendants les plus sérieux à l’accession au second tour, reste à voir quel sera l’impact du conflit russo-ukrainien sur leurs cotes respectives…

 

Le calvaire de Valérie Pécresse et de la gauche

 

… Car leur procès en russophilie représenterait aujourd’hui l’unique moyen pour Valérie Pécresse de remonter la pente et de rattraper ses concurrents de droite. La candidate des Républicains pâtit cette semaine des scores les plus faibles qu’elle a jamais enregistrés dans le rolling : 14% au premier tour et 42% au second tour face à Emmanuel Macron.

Au premier tour, bien que l’écart avec Éric Zemmour demeure ténu (1,5 point), la courbe de Valérie Pécresse continue de tracer un faux plat.

Au second tour, le fait qu’elle réalise des scores moins importants que Marine Le Pen traduit un déficit de crédibilité pour battre Emmanuel Macron, ce qui bat en brèche son argument de candidate la plus à même de l’emporter. Cet affaiblissement progressif de la candidature Pécresse (bien qu’elle parvienne toujours à mobiliser un électeur Fillon 2017 sur deux) se produit dans une séquence marquée par sa prestation critiquée au Zénith de Paris et, désormais, par l’enquête sur les irrégularités entourant la primaire des Républicains (20% des électeurs l’ont évoquée cette semaine).

À gauche, Jean-Luc Mélenchon mène toujours la course en tête, avec 11% des intentions de vote, devant une gauche demeurant à la fois faible et fragmentée. Seule dynamique observée : celle de Fabien Roussel, qui a atteint jusqu’à 4,5% des intentions de vote cette semaine, pour s’établir aujourd’hui à 4%.