(Vu sur la Toile)

 

LR, PS, EELV… que va-t-il se passer pour les partis à moins de 5 % ?
(www.nouvelobs.com)

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La candidate LR Valérie Pécresse (4,79 %) a essuyé une déroute historique. L’écologiste Yannick Jadot (4,58 %) n’a pas réussi à faire mentir les sondages. La maire de Paris Anne Hidalgo, en dixième position, n’a rassemblé que 1,7 % des suffrages pour le PS. Un cataclysme financier pour ces partis peu habitués à de tels scores

 

Le Nouvel Obs.- Chez Valérie Pécresse : « Faire pire que Hamon, comment est-ce possible ? »
Lors de son arrivée au conseil stratégique de LR (Les Républicains), au siège du parti ce lundi 11 avril au matin, Valérie Pécresse a annoncé que « la situation financière de [sa] campagne est désormais critique », que « Les Républicains ne peuvent pas faire face à ces dépenses » et qu’elle s’est personnellement endettée à hauteur de cinq millions d’euros.

Elle a ensuite lancé un appel aux dons. « J’ai besoin de votre aide d’urgence d’ici le 15 mai pour boucler le financement de cette campagne présidentielle. Il en va de la survie des Républicains et au-delà de la survie de la droite républicaine », a-t-elle déclaré.

 

« La situation est critique »

 

Selon les informations de la journaliste de RTL Aurélie Herbemont, Yannick Jadot doit trouver, lui, 2 millions d’euros pour rembourser sa campagne.

Non représenté en 2017 (Yannick Jadot avait soutenu la candidature socialiste de Benoît Hamon), Europe Ecologie-les Verts a cru en ses chances pour cette élection. Un pari perdu qui risque de laisser des traces au niveau financier. « La situation est critique, le fait de rater la barre des 5 % nous met dans une très très grande difficulté », a expliqué ce lundi le secrétaire national d’EELV Julien Bayou sur France-Inter.

 

Chez les écologistes, déception et angoisse après le premier tour

 

Dans son discours après les résultats du premier tour, Yannick Jadot avait appelé ses électeurs à faire des dons pour permettre de rembourser la campagne. Dans la soirée, Julien Bayou avait insisté sur Twitter : « Si chaque électeur de Yannick Jadot donne 3 euros, nous aurons remboursé la campagne et pourrons poursuivre le combat de l’écologie », avait-il écrit.

Si les informations financières n’ont pas encore fuité du côté du Parti socialiste, nul doute que les conclusions seront identiques.

 

Un petit montant remboursé par l’Etat

 

Avec leur score historiquement bas, les candidats LR, PS et EELV se retrouvent ainsi à la même enseigne que Jean Lassalle (3,16 %), Fabien Roussel (2,31 %), Nicolas Dupont-Aignan (2,07 %), Philippe Poutou (0,77 %) et Nathalie Arthaud (0,57 %). Si ces huit candidats vont bénéficier d’un remboursement forfaitaire de leurs frais de campagne, le montant sera moins important que d’habitude pour les partis traditionnels.

 

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En effet, si un candidat recueille moins de 5 % des suffrages exprimés, l’Etat lui verse au maximum l’équivalent de 4,75 % du plafond des dépenses autorisées au premier tour, soit 800 423 euros. Très éloigné du taux de remboursement maximum à 47,5 % du plafond des dépenses autorisées au premier tour pour les candidats qui ont obtenu plus de 5 % des suffrages, soit un peu plus de huit millions d’euros.

Si le manque à gagner est énorme pour les partis politiques, l’économie est importante pour l’Etat. Seuls quatre candidats sur douze ont dépassé le seuil des 5 % et pourront bénéficier des 8 004 225 euros de remboursement maximum. C’est un candidat de moins par rapport à 2017 et 2012.

 

Dépôt des comptes de campagne

 

Le remboursement des frais de campagne n’est pas automatique. Quel que soit le montant remboursé, les candidats doivent déposer leurs comptes de campagne deux mois après l’élection, auprès de la Commission nationale des Comptes de Campagne et des Financements politiques (CNCCFP). Le dépôt se fera cette année par le biais d’une plateforme en ligne, comme le prévoit la loi du 29 mars 2021 sur l’élection du président de la République.
La CNCCFP vérifie toutes les dépenses, justificatifs et factures à l’appui, et le respect des plafonds. Si tout est dans les clous, les comptes sont approuvés. En revanche, s’il y a des montants litigieux, la CNCCFP peut « réformer » les comptes. Comme le rappelle Le Monde, sa décision finale est prise avec l’aide de rapporteurs et peut être rendue près d’un an après le dépôt des comptes.

Les décisions de la Commission peuvent aussi faire l’objet d’un recours de pleine juridiction formé par le candidat devant le Conseil constitutionnel, dans le délai d’un mois suivant la notification. Enfin, ces comptes de campagne seront publiés en accès libre, comme c’est la règle pour les autres élections.

 

L’espoir des législatives

 

Pour les deux partis historiques que sont LR et le PS, l’espoir financier vient désormais de potentiels bons résultats aux législatives, qui aideraient à boucher le trou financier de cette présidentielle ratée. «Aujourd’hui, c’est une reconstruction à laquelle nous devons nous préparer. Le PS dispose de beaucoup d’élus territoriaux. C’est à partir d’eux que nous pourrons nous reconstruire», a déclaré dimanche soir le sénateur PS Patrick Kanner, en estimant sur France 2 que le Parti socialiste n’est «sûrement pas» mort.

 

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Du côté de EELV, les législatives sont aussi le prochain objectif malgré un déficit financier qui risque de limiter les possibilités du parti. « Nous devons trouver deux millions d’euros dans les cinq semaines qui viennent. On s’adresse aux personnes qui ont pu soutenir Yannick Jadot » mais aussi « aux personnes qui auraient voulu voter Yannick Jadot et peut-être ont voté pour un autre candidat. On a besoin de ce soutien pour continuer à faire vivre l’écologie », a notamment plaidé Julien Bayou.