Ambiance délétère dans la curieuse campagne des élections municipales qui se déroule à Pézilla-la-Rivière, où le maire sortant, Jean-Paul Billès, 72 ans, qui brigue un 6e mandat, et ses soutiens sont accusés par leurs opposants de perdre leur sang froid

 

La bataille des municipales à Pézilla-la-Rivière est bien engagée.

Deux listes s’opposent, ou plutôt s’affrontent.

La première est conduite par le maire sortant, Jean-Paul Billès. Il dirige la ville en sa qualité de maire depuis 1983.

La deuxième liste est conduite par un jeune natif du village, Xavier Roca, 38 ans, à la tête d’une équipe totalement renouvelée, avec des personnalités du village comme le docteur généraliste Jacques Vouzelaud, ou encore le président du club du 3e âge, Thierry Benavent.

C’est la première fois, en trente-et-un ans, qu’une liste s’oppose au maire en place, Jean-Paul Billès, lequel cumule de très nombreuses et diverses fonctions ou mandats : vice-président de la communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole, président du SCOT* (Schéma de COhérence Territoriale), président de l’association des aides ménagères à domicile, délégué pour l’Association départementale des maires, des adjoints et de l’Intercommunalité des Pyrénées-Orientales… et, ajoutent ses adversaires, “il trouve même, malgré toutes ses activités, le temps de s’occuper de la cause catalane jusqu’à Barcelone, en Espagne, régulièrement”.

C’est d’ailleurs ce mélange des genres, entre autres, que lui reprochent aujourd’hui ses opposants, en s’appuyant sur ce “multi-cartisme” qui serait devenu “néfaste pour une gestion sereine de la commune”, ainsi qu’en récriminant “l’usure d’un pouvoir aux abois qui s’accroche désespérément” et “une Majorité municipale qui fait une pathétique campagne en-dessous de la ceinture”.

Face à l’adversité d’une liste bien armée et déterminée, le maire sortant – qui n’envisage pas un seul moment de prendre la sortie – maintient le cap. Son cap. Il n’en demeure pas moins que dans le village beaucoup de Pézillanais-e-s, de plus en plus nombreux, soutiennent que Jean-Paul Billès “s’est engagé dans le mandat de trop” qui pourrait lui coûter sa fin de carrière politique.

 

 

*SCOT = il s’agit d’un document d’urbanisme qui détermine, à l’échelle de plusieurs communes ou groupements de communes, un projet de territoire visant à mettre en cohérence l’ensemble des politiques sectorielles, notamment en matière d’habitat, de mobilité, d’aménagement commercial, d’environnement et de paysage. Le Code de l’Urbanisme fixe le régime des SCOT aux articles L et R.141 et suivants.