L’affaire n’a pas fait (encore) grand bruit, médiatiquement s’entend, et pourtant elle a déclenché un tsunami dans le microcosme. Pensez donc, après deux années de bons et loyaux services, Louis Aliot (RN), maire de Perpignan, a décidé de se séparer de son plus proche collaborateur (et forcément confident) en la personne de son Directeur de cabinet, Stéphane Babey, ce qui de Thuir au Barcarès, surtout, ne manquera pas de ravir la délétère classe politique locale.

Ne cherchez pas  dans les colonnes de la presse locale les raisons de ce soudain débarquement à la sauce catalane : vous n’y trouverez traces bizarrement d’aucune raison, d’aucune justification. Seul et unique commentaire du patron de la Ville : “il y a une rupture du lien de confiance. Point, je ne ferai aucun autre commentaire” (dixit le quotidien local L’Indépendant).

C’est donc sur les réseaux sociaux qu’il faudra aller s’informer. Tout en vérifiant le sérieux des sources car, c’est bien (re)connu, il y a souvent “à boire et à manger”

A ce jour, pour résumer et pour faire court, “l’affaire Babey”, qu’il convient désormais d’appeler ainsi, n’est pas triste du tout. Un véritable thriller – genre littéraire dont le principal protagoniste lui-même fut un prolifique auteur, dans une époque où il fut journaliste-écrivain-romancier avant de rejoindre Jean-Paul Alduy*, puis Christian Bourquin**, puis  Hermeline Malherbe***… -, qui mettrait en scène notamment et essentiellement : un promoteur, un marchand de farine, un masseur (pas kinésithérapeute) et un bagagiste, le tout savamment réuni dans une bande aux allures de pieds nickelés. On vous a prévenu : tous les ingrédients pour un film policier à succès sont ici réunis.

Au-delà du casting, le scénario va devoir à partir de maintenant s’affiner pour s’attacher à (r)assembler un puzzle sur fond… de corruption et de manipulation ? Sans oublier : qui savait en mairie de Perpignan ? Qui était au courant ?…

Et là, étrangement, la vérité pourrait, devrait, sortir de l’analyse judiciaire de kilomètres de Sms plus ou moins douteux et “pas tristes du tout” – selon celles et ceux qui ont pu en visionner un certain nombre -, échangés entre Stéphane Babey, ès-qualité de Directeur de cabinet de Louis Aliot (RN) maire de Perpignan, et un homme d’affaire(s) influent localement, domicilié à Collioure, porté au pinacle bien imprudemment il semblerait par les médias locaux, et actuellement au centre d’une partie de bras de fer avec le maire de Perpignan himself.

De source proche de la mairie, après s’être séparé manu militari de son Directeur de cabinet, Louis Aliot pourrait déposer plainte et communiquer rapidement – ce serait d’ailleurs dans son intérêt et celui de l’image de la Ville, si le reste de son équipe municipale lui semble irréprochable -, sur cette affaire simplement qualifiée à ce jour de “déstabilisation” dans les couloirs et les coulisses de la mairie.

Cette ambiance, le procédé en tout cas, n’est pas sans nous rappeler “l’affaire Farran”, au début des années 90, du nom du député et président de la Chambre de Commerce et d’Industrie des P-O (CCI’66), Jacques Farran (PR), qui avait secoué le landerneau politico-économique catalan : ce dernier avait été l’objet de tracts anonymes qui l’avaient “déstabilisé” (nous y voilà pour la comparaison), au point que celui-ci avait décidé d’engager une procédure en justice pour connaître le(s) auteur(s) de ces infâmes tracts, véhiculant selon lui diffamation et injures publiques gravissimes… Que fit la Justice ? Plutôt que de s’attacher à rechercher le(s) auteur(s), elle s’employa à vérifier le contenu des accusations nourrissant hebdomadairement les tracts au final pas si anonymes que ça. On connait la suite : ce fut la chute de l’empereur Farran.

Nous sommes pile-poil dans un scénario (presque) à l’identique. Seuls les tracts ont disparu. Ils ont été remplacés par des Sms. Eh oh, faut bien s’adapter à l’époque…

A suivre.

 

L.M.

 

*Jean-Paul Alduy, alors maire Divers Droite de Perpignan, dont Stéphane Babey était un proche collaborateur.

**Christian Bourquin (PS), alors président de la Région Languedoc-Roussillon, dont Stéphane Babey fut un collaborateur assidu.

**Hermeline Malherbe (PS), actuelle présidente du Département66, dont Stéphane Babey a été Directeur de cabinet-adjoint.

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