Signature du protocole de préfiguration du 2ème Programme de Renouvellement Urbain (PNRU) de Perpignan Lundi 21 décembre 2015 Préfecture
Monsieur le député,
Monsieur le président de l’agglomération,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le Directeur Général de l’ANRU,
Madame la Directrice Générale de l’ANAH,
Monsieur le Directeur régional de la CDC,
Mesdames et Messieurs les chefs de service de l’Etat,
– “Je suis particulièrement heureuse de la signature que nous allons apposer sur le protocole de préfiguration du 2ème Programme de Renouvellement Urbain de Perpignan. C’est un grand honneur, Monsieur le Directeur général et Mme la Directrice générale que vous nous faites de venir signer en personne ce protocole.
Je plaide régulièrement pour que les responsables du niveau national viennent sur le terrain, je sais aussi que M. NARRING a relayé cette attente. C’est essentiel pour comprendre le fonctionnement de cette ville si atypique mais si attachante aussi.
J’y vois personnellement la reconnaissance du travail accompli par l’ensemble des partenaires ici présent, en particulier la Ville de Perpignan et ses services en parfaite harmonie avec ceux de l’Etat et, en même temps, le signe que l’engagement de l’ANRU et de l’ANAH sera au rendez‐vous. En effet, ce territoire confronté à une situation économique et sociale préoccupante, a un immense besoin de la solidarité nationale pour pouvoir mener à bien son ambitieux mais nécessaire programme de renouvellement urbain.
Le 1er programme 2005‐2015 a bénéficié d’environ 89 millions d’euros de subvention de l’ANRU et environ 8 millions de l’ANAH.
C’est considérable mais on n’a pas assez communiqué sur les effets positifs. Reconstruction de 500 logements sociaux, Casa musicale, école d’infirmière sur le quartier Torcatis, réalisation de l’aménagement de la place de la République…
Vous avez eu déjà l’occasion ce matin, et vous l’aurez encore cet après‐midi , de constater que cet argent a été utilement investi et a permis d’engager la transformation urbaine de quartiers en difficulté et une forme de mixité par les équipements publics.
Mais cette action publique n’est pas achevée. Elle doit se poursuivre, notamment dans le centre ancien, comme vous avez pu vous en rendre compte lors de votre visite. Il s’agit d’une opération difficile, atypique, car il ne s’agit pas ici de traiter de grands ensemble périphériques d’habitat social en ZUP, mais d’agir sur un centre ancien à valeur patrimoniale, en grande partie habité par une population en situation sociale difficile dans un parc privé en état de forte dégradation. Il s’agit donc tout à la fois de redonner des conditions d’habitat digne et de renforcer l’attractivité du centre ancien de Perpignan .
Les enjeux sont forts et nous devons entendre la désespérance de ces populations, nous devons avoir une approche globale et agir sur tous les fronts, de manière pragmatique et en proximité. Il s’agit de quartiers à taille humaine dans lesquels les acteurs publics ne sont pas rejetés. A Perpignan, il n’y a pas de zone de non droit, nous allons partout et les habitants attendent aussi que l’on sache leur dire ce qui est fait pour eux, ce qui doit être fait avec eux. C’est pourquoi j’attends beaucoup des conseils citoyens.
Cette opération doit comporter non seulement des actions sur l’espace public, les logements, l’activité commerciale (ces 2 sujets en cohérence avec politiques menées au niveau de l’agglomération) ou les équipements publics. A ce titre je considère que le retour de l’Université dans le cœur historique doit être un formidable catalyseur de cette transformation. Nous devons aussi nous appuyer sur un volet social ambitieux et pertinent au regard des populations présentes dans ce quartier et qui ont vocation à y rester si elles le désirent. Ainsi, des actions en matière de santé, d’éducation, d’intégration sociale, de sécurité devront impérativement accompagner le volet aménagement urbain/ logement. C’est d’ailleurs tout le sens de l’articulation du PNRU avec le contrat de ville de l’agglomération de Perpignan.
Ici, il faut admettre que ce sera souvent la politique des petits pas :
‐ exemple du nouveau projet de l’équipe pédagogique renouvelée de la Miranda ;
‐ exemple de la Garantie jeunes ;
‐ exemple des chantiers d’insertion comme celui du cadre de vie à Saint Jacques.
Je voudrai aussi souligner le remarquable travail réalisé dans le cadre de la ZSP avec un partenariat exemplaire avec la mairie. Nous construisons en semble de nouvelles réponses, exemple de la brigade de contact, exemple de la refonte du CLJ, exemple de la cellule commune d’exploitation de la vidéo‐protection, exemple des multiples opérations conjointes.
Et les résultats sont là, la délinquance a notablement diminué et nos relais dans les quartiers nous en donnent acte.
Madame la directrice générale de l’ANAH, nous avons aussi besoin de vous ! L’intervention sur le parc privé nécessitera à l’évidence les moyens financiers importants.Je profite donc de votre présence pour vous remercier par avance de bien vouloir prendre en compte dans la répartition des crédits, tâche dont je ne mésestime pas la difficulté, les besoins particuliers de Perpignan. Beaucoup d’îlots relèvent des procédures actuellement conduites dans le cadre de la Résorption de l’habitat Indigne et qui auront demain la vocation d’intégrer le PRU dans des conditions qui, je l’espère, permettront de les faire aboutir rapidement. Les modalités opérationnelles de la mise en œuvre de ce projet devront être précisées dans les mois à venir. Je ne doute pas que la mission d’expertise ministérielle actuellement conduite à ma demande par M. NARRING permettra utilement d’éclairer les décisions.
C’est cela aussi le rapprochement avec l’administration centrale, c’est une bonne pratique pour laquelle j’exprime toute notre gratitude. M.NARRING n’a pu être là aujourd’hui mais je puis vous dire que son expertise nous est très précieuse. Les études dont le financement est permis par la signature de ce protocole (habitat‐ sûreté urbaine, commerce etc.) permettront de finaliser ce projet bien évidemment en cohérence réciproque avec la révision du plan de sauvegarde de Perpignan actuellement en cours.
Je tiens à redire l’entière mobilisation des services de l’Etat (DDTM, STAP, DDSP, DDCS, DIRRECTE, déléguée du préfet, DASEN, etc) pour accompagner la Ville et l’Agglomération pour faire aboutir un projet de qualité à la hauteur des enjeux et le mettre en œuvre.
Il s’agit là, vous le savez tous, d’une action de longue haleine et je renouvelle mes remerciements à ces opérateurs majeurs de l’Etat que sont l’ANRU, l’ANAH et la CDC qui ont toujours su se montrer disponibles et attentifs aux dossiers de Perpignan”.