Frédéric Gonano (PS), conseiller municipal d’Opposition de la Ville de Perpignan, vient par courrier (que nous publions ci-dessous) d’adresser sa lettre de démission du Parti socialiste au 1er secrétaire national, Harlem Désir…

 

Frédéric Gonano démissionne du PS !

 

GONANO Frédéric

Conseiller municipal PERPIGNAN

M. Harlem DESIR

Parti Socialiste

10 rue Solférino

75007 PARIS

 

Perpignan, le 04 avril 2013

 

OBJET : Démission

 

 

Cher 1er secrétaire, Cher Camarade,

 

Le hasard du calendrier aura fait que la présentation en Conseil des Ministres du projet de loi sur le non-cumul des mandats sera passée en second plan, derrière le séisme de “l’affaire Cahuzac”.

 

Sur ce point, et au-delà de la faute impardonnable qui a été commise (et pour laquelle la justice fera son travail), tout le monde met en avant les mensonges proférés devant la représentation nationale et devant les Français pour s’en indigner à juste raison. Et nous les condamnons tous sans exception.

 

Mais c’est oublier que nombre de députés socialistes élus en juin 2012 ont également usé du mensonge devant les Français. Ils s’étaient engagés, s’ils étaient élus, à démissionner de leurs éventuels mandats exécutifs locaux avant le 30 septembre 2012. Nous savons ce qu’il advint de cet engagement… Les sénateurs élus l’année précédente avaient pris le même engagement…avant d’y renoncer eux aussi.

 

Comment ne pas y voir un parallèle détestable et ravageur ? C’est la République (irréprochable) qui est atteinte, durablement, en son cÅ“ur même. Le Président, pas plus que le Parti Socialiste, ne peuvent être tenus responsables des mensonges d’un seul homme. Mais il revient au Président et au gouvernement de mettre en place les outils de la République irréprochable tant promise et tant attendue. Et il faut frapper fort, vite et clair dans un esprit d’équité et de justice (non cumul des mandats strict, non cumul dans le temps, loi sur les conflits d’intérêt, inéligibilité définitive pour les élus condamnés, réforme territoriale ambitieuse, diminution du nombre de parlementaire, dose de proportionnelle aux élections législatives, fiscalisation des indemnités des élus, réforme du système de retraite des députés et sénateurs, transparence des dépenses et des patrimoines des élus…). J’ai peur que nous n’en prenions pas le chemin ; il est pourtant inévitable !

 

Dans cette atteinte aux fondements de la République, les circonvolutions autour du non-cumul sonnent comme un mauvais vaudeville bas de gamme, alors même qu’il devait constituer 1 des éléments essentiels d’une moralisation attendue et nécessaire de l’action publique. En Conseil des Ministres a été présentée la loi sur le non cumul avec la confirmation officielle d’une volonté d’application pour 2017 et non dès 2014.

 

Aussi, comme je t’en avais informé par courrier en date du 20 février 2013, je te confirme que je présente ma démission du Parti Socialiste à compter de ce jour.

 

Attaché aux principes qui m’ont fait prendre la carte du Parti Socialiste et aucune autre, je ne peux que constater, avec amertume et regret, le fossé qui m’en sépare désormais. J’y reste fidèle et j’aurai encore voulu croire à un sursaut…. Peut-être viendra-t-il d’une décision du PS, sous ton autorité, pour ne donner les investitures pour les prochaines municipales qu’aux adhérents qui respectent le souhait de plus de 80% des militants quant au non cumul.

 

Certain qu’il y a des gens de valeur au Parti Socialiste, et dans l’espoir que le débat au Parlement permette de modifier la date d’application de cette loi, je t’adresse, cher Premier Secrétaire, cher Camarade, mes plus sincères salutations.

 

 

 

 

Frédéric GONANO

 

 

 

Conseiller Municipal Perpignan