Vraiment, si à Perpignan les partis politiques n’ont que les deux mots “front républicain” en guise de programme pour empêcher les Perpignanais.e.s de voter Louis Aliot (RN) au 2nd tour des élections municipales, le dimanche 28 juin prochain, alors on est mal !

D’abord, celles et ceux qui appellent à la concrétisation de ce front républicain devraient se souvenir qu’en juin 2017, pour les législatives qui ont succédé à l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République, Louis Aliot a été élu député de la 2e circonscription des P-O lors d’un duel, face à Christine Espert (MoDEM). Le duel, l’élection pourtant la plus difficile pour un candidat estampillé RN aujourd’hui, FN hier.

Ensuite, le front républicain n’est pas un programme, il ne fait pas rêver les électeurs, il ne leur apporte aucun espoir, ne répond en rien à leurs espérances, mais surtout il occulte de fait les problèmes sociaux-économiques du moment en exportant le débat local exclusivement sur le terrain des convictions et de l’idéologie. De plus, le front républicain est un amalgame de personnalités, ou plutôt de personnages aux égos surdimensionnés (surtout à Perpignan) incompatibles entre eux, entre elles, qui au final s’avère être dans l’opinion publique, pour les électeurs, un bourbier indéfinissable. En quelques jours – cette fois-ci ils ont eu deux mois – entre les deux tours d’une élection, d’un bout à l’autre de l’échiquier politique, on assiste au rassemblement de leaders politiques et autres décideurs qui passent le reste de l’année à se détester, voire à s’envoyer pour certains des lettres anonymes, à tel point qu’ils seraient incapables de monter dans le même bus pour aller du Moulin-à-Vent jusqu’au Castillet… Comble de l’ironie, comble de tout, ils se rejoignent afin d’appeler à voter pour un candidat dont ils ont fustigé, étrillé, souvent violemment, la gestion… On n’est même pas sûr que dans le secret de l’isoloir des bureaux de vote ces gens-là joignent leur acte à la parole. Rideau ! Ridicule. Grossier.

Enfin, si se battre pour des idées – neuves de préférence ! – demeure une cause noble et tout à fait respectable, encore faut-il les connaître. Un colistier d’un(e) candidat(e) absent(e) du second tour confiait : “On marche sur la tête ; on est en train de nous demander à Perpignan de choisir entre la peste et le choléra, deux maladies qui soit-dit en passant se soignent très bien aujourd’hui, sauf en politique visiblement ! Eh bien vous savez-quoi, à suivre cette feuille de route, ce chemin de fer que veulent nous imposer les auteurs de ce “front républicain”, vous savez quoi, les Perpignanais.e.s risquent de ne pas vouloir aller voter ! Tout simplement. Car vous avez envie, vous, de choper la peste ou le choléra ? Tout cela est grotesque. Celles et ceux qui hurlent avec les loups aujourd’hui portent, déjà, une large part de responsabilité du désastre économico-social-culturel local. Ils devraient méditer sur la situation plutôt que de continuer à vouloir donner des leçons…”.

 

L.M.