Le sujet de la gratuité des transports publics est très souvent clivant entre ceux qui sont favorables sans discernement et ceux qui y sont opposés par dogmatisme.

À Perpignan, comme partout en France, la question mérite un débat serein et objectif.

Je ne fais pas partie de ceux qui dans ma famille politique à droite ont un tabou avec la gratuité des transports publics. Ils oublient que si on retient souvent l’expérience de Dunkerque, c’est une ville gérée par la droite Châteauroux qui a dès 2001 opté la première pour la gratuité des bus.

Dans cette ville, la fréquentation a été multipliée par trois. Il s’agit donc d’une mesure sociale et économique bénéficiant aux habitants et aux entreprises pour les flux de voyageurs et pour les recrutements facilités mais également bien entendu d’une mesure écologique avec la baisse du nombre de voitures circulant dans l’agglomération.

Ceux qui ont un tabou avec la gratuité des transports rappellent sans cesse tel un mantra : « il y a toujours quelqu’un qui paie ». C’est vrai mais cela ne doit pas empêcher d’y réfléchir.

La question qui doit être posée est celle de la compensation de la billetterie suite à la mise en place de la gratuité. Elle n’est pas opportune dans les très grandes villes qui ont 1/3 ou plus des recettes qui proviennent des billets, mais à Perpignan cela représente seulement 16% des recettes.

C’est pourquoi un investissement de la collectivité et une très légère hausse du versement transport par les entreprises (seulement de 0,05 % à Châteauroux) ainsi que des économies dues à la gratuité (absence de billetterie et de contrôle des billets), peuvent compenser la mesure.

Nous devons donc faire preuve de volonté politique et ouvrir le débat de la gratuité des bus dans un intérêt social, économique et environnemental.

 

Olivier AMIEL
Conseiller municipal et communautaire de Perpignan
Candidat aux élections municipales