La République En Marche (LaREM) a donc choisi le député de la 1ère circonscription des P-O, Romain GRAU, pour mener la bataille des prochaines élections municipales (mars 2020) sur Perpignan. La main tendue du maire sortant Jean-Marc PUJOL (LR/ Les Républicains) pour être tête de liste d’une large coalition LR-LaREM-MoDEM-Centristes a donc été rejetée, et en même temps ses offres de service balayées.

Romain GRAU favori de LaREM pour conduire la liste de la Majorité présidentielle sur Perpignan, c’était écrit (la décision n’est pas encore officielle mais de source généralement bien informée elle serait “en marche”…).

Maintenant, Romain GRAU n’est pas au bout de sa peine. Bien au contraire, pour lui les ennuis ne font que commencer. D’abord parce qu’il va devoir écarter nombre de ses soutiens pour faire de la place aux LR’66 dans sa future équipe. Et le ménage s’annonce délicat, compliqué, pour ne pas dire périlleux. Ensuite, il devra trouver des LR’66 représentatifs pour l’accompagner dans sa mission : empêcher coûte que coûte, vaille que vaille, l’élection à la mairie de Perpignan de Louis ALIOT (RN/ Rassemblement National), député de la 2e circonscription des P-O. Or, dans le casting actuel, on ne voit aucun poids-lourd de LR’66 (il en reste), aucune nouvelle tête (il y en a pourtant) susceptible de s’investir aux côtés de Romain GRAU pour lui apporter une partie de l’électorat perpignanais de la droite républicaine.

Entre Romain GRAU et les LR’66 – et vice versa – le fossé est énorme pour espérer tirer des plans sur la comète de l’Union, tant la haine est réelle et tenace dans les deux camps. C’est même hallucinant.

Certes, on l’a déjà fréquemment vu dans le passé, et c’est ce qui fait tout le charme de la politique roussillonnaise (c’est une façon de parler), il sera toujours facile d’estampiller une poignée de candidats avec une étiquette particulière pour dire : “Voyez, nous avons réussi le Rassemblement, tous les courants de pensée s’expriment sur notre liste”… Et Dieu sait qu’en Pays Catalan les retournements de veste sont légion, pour ne pas écrire qu’ils sont LA  règle dans certaines circonstances. Vous voulez des noms ? Trop nombreux pour perdre notre précieux temps ici. Passons.

LR’66 peut également décider de faire cavalier seul, histoire de compter ses (dernières) troupes, sachant que le tour qui vient (2020) lui a déjà échappé. Dans ce cas, sale temps (électoral) pour Romain GRAU qui au soir du 1er tour risquerait de se retrouver en… 3e position.

En effet, et celles et ceux qui l’ont enterré trop vite ont tort : une Gauche requinquée avec un bon candidat pour créer l’événement et au soir du 1er tour se faufiler à la 2e place, derrière le RN de Louis ALIOT.

Aujourd’hui, la Gauche perpignanaise a sa candidate naturelle, toute trouvée. C’est évidemment l’écologiste Agnès LANGEVINE-CODOGNES (EE-LV), vice-présidente de la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée. Les chiffres sont là pour en attester et pas que les résultats des dernières élections européennes.

Les partis de Gauche – PS, PCF’66, LFI et divers-gauche – doivent se ranger derrière Agnès LANGEVINE-CODOGNES s’ils veulent avoir une chance historique d’être présents au second tour en mars 2020 et bien placés. Car la Gauche perpignanaise ne peut pas se permettre le luxe d’être absente à nouveau pour un second mandat de six ans du Conseil municipal. Ce serait suicidaire pour les échéances électorales suivantes (Département, Région, Sénat…).

Une gauche perpignanaise (re)motivée, rassemblée, unie, ce serait-là le pire scénario électoral pour Romain GRAU. Et si en plus LR’66 faisait cavalier seul, ce serait un cauchemar pour lui. Arrivé 3e au soir du 1er tour des municipales 2020, derrière donc la Gauche, Romain GRAU n’aurait alors d’autre choix que de se retirer face à la menace du Rassemblement National.

Enfin, dans le cas où LR’66 ne monterait pas sa propre liste, on peut aisément imaginer, sans s’appeler Cécile ALDUY ou Nicolas LEBOURG (les experts de l’extrême droite locale), qu’une partie de l’électorat de droite préfèrera se reporter sur Louis ALIOT plutôt que sur Romain GRAU.

Et nous n’abordons là que l’aspect purement politique de la situation. Car en Pays Catalan, chaque élection amène aussi son lot d’affaires…

A suivre.