Il ne se passe pas un mois, ou presque, sans qu’un colistier du maire LR (Les Républicains) de Perpignan, Jean-Marc PUJOL, ne quitte le navire de la Majorité municipale pour rejoindre l’équipe du député LaREM (La République En Marche!) de la 1re circonscription des P-O également candidat à la fonction de maire de Perpignan, Romain GRAU.

Après tout, nous sommes en démocratie et chacun peut bien faire ce qu’il veut, surtout en politique, surtout sous le ciel du Roussillon. Ce ne sera ni la première fois ni la dernière fois, par exemple, en Pays catalan, qu’un élu passe de (l’extrême) droite à (l’extrême) gauche et vice-versa. Les exemples ne manquent pas.

La liste, parmi celles officiellement (re)connues aujourd’hui pour les prochaines élections municipales, qui incarne le plus fidèlement ce phénomène et, surtout, le pérennise, est bien celle conduite par Romain GRAU.

Au fil des annonces, des rumeurs, des coups-bas, des indiscrétions, sur les coéquipiers du parlementaire en question, on est à droit de se demander s’il dirige désormais une liste électorale ou une recyclerie.

Comme on peut légitimement s’interroger – et l’interpeller – sur la manière dont il compte s’y prendre pour “vendre” du neuf à l’électorat perpignanais avec du vieux. Et ce même, si nous ne doutons pas un instant de sa soif de renouveau, de rajeunissement (dont effectivement Perpignan a grand besoin et un besoin urgent)… sauf qu’en l’occurrence sa parole est en inadéquation avec ses actes.

Comment, dans ces conditions, durant la campagne, le candidat Romain GRAU va-t-il pouvoir fustiger le bilan du maire sortant Jean-Marc PUJOL (LR) – dont il a été d’ailleurs ne l’oublions pas le maire-adjoint pendant trois ans – avec à ses côtés nombre d’élus de la municipalité en place ?

Comment Romain GRAU va-t-il s’y prendre pour faire rêver les Perpignanais.e.s avec un programme qui sera porté par d’ex Pujoliens (ou Pujolistes) qui ont pour la plupart voté (presque) tous les budgets le doigt sur la couture du pantalon, trempé jusqu’à bout de souffle dans la gestion municipale sortante ? Etc.-etc.

Si tous ces élus perpignanais sont sincères dans leur repentance pour s’attirer la confiance de Romain GRAU, alors qu’ils reversent leurs indemnités accumulées et encaissées tandis qu’ils soutenaient bec et ongles Jean-Marc PUJOL à une association caritative. Cela tombe bien, les Restos du CÅ“ur viennent d’ouvrir. Ils en deviendraient plus crédibles dans leur comportement.

Invitons Romain GRAU à méditer cette citation d’AMIEL (Henri-Frédéric de son prénom) : “On n’est jamais plus trahi en ce monde que par les siens”…  Ou encore dans les Pensées de Napoléon BONAPARTE : “Qui (m)’a trahi une fois, je le regarde toujours comme un ennemi”.

Et surtout à se replonger dans les municipales de 1993… à moins que Romain GRAU vise les élections de 2032 ?

 

Luc MALEPEYRE