Communiqué

 

“A une courte majorité, avec seulement 47 « pour », -et 40 « contre » et 1 blanc, le budget 2020 de la communauté Urbaine (CU) de Perpignan Méditerranée a été voté ce 27 juillet. Loin des 57 voix (88 élus moins 31 du RN de Perpignan) dont le président* de la CU disposait potentiellement sur le papier.

Ce résultat a également été rendu possible par un vote à bulletin secret demandé par le maire de Perpignan**. D’ailleurs, ce coup préparé en amont, certes de droit, a arrangé beaucoup d’élus communautaires, y compris de l’exécutif -et pas des moindres- qui ont voté « contre », mêlant une nouvelle fois leurs voix avec celles du RN qui s’en frotte les mains… et ce, en toute opacité, ni explications publiques.

Pourtant ce sont les mêmes qui, il y peu, votaient et défendaient tous les budgets communautaires précédents. A croire que les copinages d’antan se sont transformés aujourd’hui en haine et que des comptes doivent se régler…

Cette situation d’une majorité très divisée, paraît difficilement tenable et augure très mal de l’avenir d’un EPCI qui a pourtant bien besoin de trouver du commun, des projets partagés au service des habitants. Pour ma part, avec mes amis progressistes, je resterai loyal et fidèle à mes engagements pour empêcher la mainmise du RN sur la CU.

C’est également dans ce contexte que j’ai posé, lors de cette séance du Conseil communautaire, plusieurs questions restées sans réponse :

– la nécessité de réunir rapidement une commission des finances, pour réfléchir aux impacts douloureux de la crise sanitaire liée à la COVID19 et préparer collectivement cette fois-ci, les futurs budgets communautaires.

– la participation citoyenne aux prochains budgets et la nécessité d’y associer les acteurs du territoire, pour être en phase avec leurs besoins.

– la transparence, notamment budgétaire. Cela fait plusieurs années que je me bats pour une totale transparence budgétaire. Un document d’excellente qualité, fourni par les services communautaires, existe déjà. Il permet de connaître l’apport des 36 communes à la CU, et d’autre part, les niveaux de contributions de la CU pour chaque commune. Ce document doit être partagé et connu de toutes les communes, en toute transparence, afin de comparer les investissements de la CU sur chaque commune et l’ensemble des recettes encaissées par la CU. Surtout que le Président actuel était d’accord sur ma proposition de diffusion du dit document, tout comme celui qui est aujourd’hui Maire de Perpignan ainsi que d’autres élus.

– Le retour de l’exercice par les communes de compétences de proximité, comme les voiries (hors voiries communautaires). Cette compétence est tout simplement à la charge exclusive des budgets, via l’attribution de compensation (AC), les emprunts ou la taxe d’aménagement. Cette possibilité n’a jamais été à l’ordre du jour, malgré des demandes répétées.

– Au-delà d’un plan de relance de l’activité économique, quels futurs projets pour redonner du « pouvoir d’achat » aux habitants de la CU ? La création d’une régie publique de l’eau comme l’ont mise en place Bordeaux, Nice ou Toulouse, pourrait permettre aux habitants de bénéficier d’une baisse du prix de l’eau, malgré les pénalités liées à la rupture de la DSP. La mise en place d’une régie des transports peut être engagée, comme à la Région ou auparavant au Conseil départemental lorsqu’il en avait la compétence, pour aller progressivement vers la gratuité des transports urbains, tout en harmonisant enfin les réseaux de transports assurés par la Région et l’Agglo, sur tout le territoire.

Et enfin, même si cela n’est pas une compétence d’une CU, une aide exceptionnelle destinées aux organisations caritatives, comme le Secours Populaire ou les Restos du cœur qui voient un accroissement de leurs activités de 50 % voire plus, permettrait aux publics les plus fragiles, de subvenir à leurs besoins élémentaires. Aider les entreprises, pourquoi pas ! Mais aider également les salariés qui font tourner les entreprises, est aussi de notre responsabilité.

Ce sont toutes ces questions que je ne manquerai pas de soulever dans les jours prochains”.

Jean Vila
Maire
Conseiller communautaire

 

*Robert Vila (LR/ Les Républicains), président de la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée métropole (PMM), maire de Saint-Estève, conseiller départemental.

**Louis Aliot (RN/ Rassemblement National), député-maire de Perpignan.