L’élection pour la présidence du Syndicat Départemental de Transport et de Traitement des Ordures Ménagères des Pyrénées-Orientales (SYDETOM’66) qui a eu lieu, avant-hier mercredi 16 septembre 2020, à Toulouges, lors du Conseil d’installation suite aux récentes Municipales, a mis au grand jour les dissensions internes au fonctionnement de la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée (PMM)

 

Fernand Roig a été réélu à la présidence du SYDETOM’66, avec 22 voix contre 16 à son outsider le maire de Saint-Cyprien, Me Thierry del Poso (LR/ Les Républicains), par ailleurs président de la communauté de communes Sud-Roussillon, conseiller départemental et mari de la sénatrice remplaçante (de Jean Sol/ LR), Carole del Poso.

Cinq jours avant ce Conseil d’installation du SYDETOM’66, comme nous l’avons déjà relaté dans ces mêmes colonnes, le président de PMM, Robert Vila (LR), par ailleurs maire de Saint-Estève et conseiller départemental, avait convoqué en mairie de Bompas les délégués communautaires de PMM désignés pour siéger au SYDETOM’66, afin de leur délivrer une feuille de route, ou plutôt un message amical en faveur de Me Thierry del Poso, lequel d’ailleurs avait fait une apparition remarquée à cette réunion.

La veille du rendez-vous de Toulouges, mardi, à Pézilla-La-Rivière, des élus Non-Inscrits (NI) se retrouvaient autour du maire, Jean-Paul Billès… Histoire de peser sur ce scrutin concernant le renouvellement du conseil d’administration SYDETOM’66… ou simplement de se compter en tant que NI ? L’avenir nous le dira.

Il n’empêche que le Jour “J”, à Toulouges, alors que Robert Vila pensait pouvoir compter sur une vingtaine de voix – dont logiquement les 14 de PMM – qui se porteraient sur la candidature de Me Thierry del Poso, dès le 1er tour de scrutin, c’est Fernand Roig qui a été réélu à la présidence du SYDETOM’66 avec le score que l’on sait : 22 à 16.

Tous (dé)comptes faits, même si évidemment dans le secret de l’isoloir on ne le saura jamais, ou presque (car en Pays catalan les langues se délient vite charriées par une puissante tramontane), on peut aisément comprendre, imaginer en tout cas, que près de la moitié des voix des délégués de PMM n’ont pas suivi les consignes de vote de Robert Vila.

Résultat, bien au-delà du conseil d’installation du SYDETOM’66, c’est une vague digne d’un tsunami politique qui départementalement a atteint la gouvernance de PMM avec des conséquences qui pourraient être désastreuses pour la gestion de PMM, notamment sur le vote du budget avec en ligne de mire l’impossibilité pour le Président Vila d’obtenir la majorité.

Quelle est la situation à ce jour, parmi les 88 conseillers communautaires de PMM ?

-On peut imaginer aisément que les NI ne se sont pas réunis à Pézilla-La-Rivière pour faire de la figuration, mais bien au contraire pour constituer un Groupe politique et peser dans les rapports de force au sein de l’amphithéâtre de PMM. Ils seraient donc environ une petite vingtaine (élus de gauche compris).

-L’ancien maire de Perpignan vaincu aux dernières Municipales, Jean-Marc Pujol (LR), ex président de PMM, peut logiquement “encore” s’appuyer sur un groupe de 9 conseillers communautaires.

-De son côté, le bouillonnant, fougueux et sulfureux maire du Barcarès, Alain Ferrand*, peut prétendre être à la tête d’un socle de 8-12 sympathisants.

Louis Aliot, le vainqueur de Jean-Marc Pujol aux élections municipales sur Perpignan, pèse de son côté 31 voix. Et c’est béton !

Bref, aditions, soustractions et projections diverses – sans oublier la part non négligeable des possibles et probables trahisons d’un camp à l’autre – aujourd’hui Robert Vila ne peut compter directement que sur une vingtaine d’élus. Alors, certes, dans les faits il pourra également s’appuyer sur une grosse partie des troupes des NI, mais rien n’est moins sûr. D’ailleurs, à l’avenir, certains observateurs autoproclamés fins limiers de la politique “à la sauce catalane” misent plutôt sur un rapprochement entre Robert Vila et Louis Aliot. Mais ce ne sont là que des bruits de couloir, des supputations à prendre avec des pinces de homard… ou des pincettes de gambas de Rosas ! L’autre question est : Robert Vila aura-t-il le choix ?

Petit rappel : la majorité à PMM s’établit à 45 voix pour faire passer un dossier…

 

L.M.

 

*Rappelons toutefois que lors de l’élection pour la présidence de PMM, Alain Ferrand avait rassemblé sur son seul nom dix-huit suffrages…