Philippe Fourcade, maire d’Espira-de-l’Agly, nous communique avec prière d’insérer :

 

-“J’avais décidé de ne pas faire de publication suite à l’élection du 11 juillet de notre intercommunalité*.

Les explications de M. Jean Vila**, professionnel de la politique qui en vit depuis quarante-trois ans, me poussent à répondre. Je crois comprendre son désarroi compte tenu du résultat du 1er tour pour la 5e vice-présidence de la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM)***, lui qui , pour espérer en obtenir une ,a été obligé de faire alliance avec ses ennemis politique de toute une vie.

Si certes je respecte l’homme, je ne peux pas lui laisser dire n’importe quoi.

Je suis élu maire de ma commune d’Espira-de-l’Agly depuis 2014 et réélu avec 65% des suffrages. Etant un maire non-inscrit (NI) politiquement, et en vue des élections pour la nouvelle gouvernance à la communauté Urbaine nous avons, avec quelques-uns de mes homologues, montés un groupe de non-inscrits.

Pour cette élection, nous nous sommes réunis à cinq reprises, deux fois avec le groupe des non-inscrits et deux fois avec Les Républicains (LR), une seule réunion ayant eu lieu en préalable, organisée par Robert Vila**** dont les membres présents représentaient « le groupe Majorité de gestion » du mandat précédent.

Lors de notre dernière réunion des non-inscrits, j’ai porté à la connaissance des personnes présentes que la ville de Cabestany et son maire, se trouvaient tout seul depuis que les communes d’Estagel et de Saint-Hyppolite nous avaient rejoint. J’ai personnellement joint Jean Vila pour lui proposer de nous rejoindre, ce qu’il a accepté.

Lors de la dernière réunion (la première pour Jean Vila), qui s’est tenue à Saint-Estève et qui devait normalement rassembler l’intégralité des deux groupes (LR et NI), plusieurs questions restaient à régler :

-Nous avions deux candidats déclarés (Robert Vila et Alain Ferrand*****).

-Fallait-il des vice-présidents (VP) de la majorité de Perpignan ?

-Fallait-il intégrer des VP ou CD de l’Opposition de Perpignan ?

Sur la question d’intégrer des élus majoritaires de la ville centre, la majorité des élus ne souhaitait pas leur accorder de vice -présidence ; Alain Ferrand, lui n’y était pas opposé, à condition que ces personnes ne soient pas inscrites au Rassemblement National (RN).

Sur la question d’intégrer des élus de l’Opposition de Perpignan, Robert Vila étant en contact régulier avec Jean-Marc Pujol ******, il appuyait le fait d’intégrer des membres de son équipe. Une forte majorité d’élus s’est opposée pour refuser cette demande insistante. J’avais, pour ma part, une expression tranchée sur ce sujet en demandant à mes collègues s’ils nommeraient trois adjoints de leur opposition, dans leur conseil municipal.

Restait alors à régler la question des deux candidatures, question qui n’était pas des moindres.

Les élus LR ont souhaité réaliser à ce moment-là un vote afin que nous n’ayons qu’un seul candidat. Ce qui ne convenait pas à Alain Ferrand, pour lui ce principe était anti-démocratique, d’autant plus qu’il manquait sept communes à 1 voix, mais qui représentent 20% en nombre de communes tout de même. La réponse fut cinglante : «Ils n’avaient qu’à être là !». Ce qui a provoqué le départ précipité d’Alain Ferrand.

J’ai expliqué à tous les présents que cela allait provoquer une césure irréversible. Ce vote improvisé, organisé sans une véritable confidentialité (au coude à coude entre élus) donna la majorité à Robert Vila ;  s’ensuivit ensuite, à la demande de quelques maires la question de savoir qui serait VP, mettant dans l’embarras Robert Vila qui n’avait visiblement pas prévu d’évoquer le sujet.

Etant un des rapporteurs du groupe des non-inscrits et afin de solder cette question, je portais à la connaissance de mes pairs, qu’il existait une liste « de promouvables », proposée par Robert Vila.

Compte tenu du départ d’Alain Ferrand – et étant d’accord avec lui que la façon de procéder était anti-démocratique – j’ai refusé ce jour-là la VP sur laquelle j’étais prévu. Pour moi cette décision ne devait pas être prise en groupe restreint. A partir de là, des places de VP se sont libérées. Je précise qu’au départ, quel que soit le scénario, Jean Vila  n’a jamais été prévu comme VP. Je dirais même plus, si je n’étais pas allé le chercher pour assister à notre réunion, il se serait présenté à l’élection seul, avec ses trois voix.

S’en est suivie l’élection du samedi 11 juillet. Je ne commenterais pas celle-ci, des négociations ont eu lieu validé par un accord signé entre MM. Vila, Ferrand et Pujol. A ce moment-là, Jean Vila n’est apparu dans aucun des castings, ni aucune présentation d’un des membres du tour de table des négociations.

Il faut savoir que Jean Vila est complètement opposé au principe de l’intercommunalité, et opposé au fonctionnement de PMM. Il le fait assez savoir en séance ou au travers des médias. Ce qui lui déplait c’est d’être battu par un maire de village, non-inscrit et que pour faire dix-huit voix il a du s’allier avec ses ennemis politiques de quarante-trois ans : les républicains de LR. Et pourquoi me direz-vous ? Pour avoir une VP. Comme il l’avait fait en 2014 lors de l’élection au SYDETOM.

Je m’adresserai ici plus directement à Jean Vila : “Encore une fois, Jean Vila, comme en 2014, j’étais le candidat sur la liste des VP proposé par le nouveau président car figurant dans l’accord signé et non respecté par les Républicains. Je vous ai battu avec vingt-huit voix qui représentent une grande majorité des communes qui n’ont qu’une voix, soit 78% des communes du territoire de notre EPCI, contre vous qui avez réalisé dix-huit voix dans ce vote, avec une abstention et quatre votes blancs.

Permettez-moi le calcul de « vos voix de circonstance », sachant que vous en avez trois avec votre ville, que vous affirmez que Robert Vila, maire de Saint-Estève, vous soutenait et qu’il pèse également trois voix cela fait un total de six voix à vous deux. Il ne reste que douze voix pour six communes… Je peux affirmer par conséquent que Les Républicains vous ont soutenus presque en totalité.

D’ailleurs pour terminer sur ce sujet, avec les vingt-sept maires qui ont porté ma candidature nous sommes les seuls élus qui peuvent se targuer de ne pas avoir voté pour le Rassemblement National. Quant à vous et les autres conseillers qui n’ont pas participé au vote, je vous laisse libre de votre réflexion, car pour moi voter pour le candidat RN ou ne pas s’exprimer en s’abstenant, ou en votant blanc sur une élection qui oppose un candidat du RN et un candidat non-inscrit, laisse perplexe pour ne pas dire autre chose…

A bon entendeur !”

 

Philippe Fourcade, maire d’Espira-de-l’Agly

 

*Communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM)

**Jean Vila (PCF), maire de Cabestany

***5e vice-présidence qui a été remportée par Louis Aliot (RN), député-maire de Perpignan

****Robert Vila (LR/ Les Républicains), maire de Saint-Estève, conseiller départemental

*****Alain Ferrand (LR), maire du Barcarès

******Jean-Marc Pujol (LR), ex maire de Perpignan, ex président de la communauté Urbaine PMM.