Ce vendredi matin, dans le quotidien L’Indépendant, une quinzaine de maires (sur les trente-six) issus du territoire couvert par la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM), prennent le contre-pied du président de leur intercommunalité, Robert Vila (LR/ Les Républicains), par ailleurs maire de Saint-Estève et conseiller départemental, qui à titre personnel a décidé de voter au second tour, ce dimanche 19 juin 2022, pour la candidate du Rassemblement National (RN), Sandrine Dogor-Such, afin de “faire barrage à la candidate de la NUPES” (Nathalie Cullel), dans la 3e circonscription, dont il est un citoyen-électeur

 

Du coup, ceux-là mêmes qui ont poussé à la sortie le maire du Barcarès, Alain Ferrand**, alors 1er vice-président de PMM, en l’excluant presque manu militari de la gouvernance de ladite collectivité territoriale, se sentent pousser des ailes : ils remontent au créneau pour maintenant crier haro sur Robert Vila, tenter de le stabiliser, de l’éjecter à son tour… pour lui prendre sa place.

On notera au passage que lorsque un des prédécesseurs de Robert Vila à la présidence de PMM a remis la médaille de sa ville et accueilli comme un chef d’Etat le fugitif séparatiste catalan condamné en Espagne, un certain Carles Puigdemont, aucun de ces pseudo-maires indépendants n’a trouvé à redire. Dans le genre deux poids – deux mesures, difficile de faire mieux.

Ces “maires indépendants” le sont-ils vraiment ? Qu’ils soient “sans papiers” (s’agissant d’une carte d’adhésion à une formation politique) ou sans conviction, cela est plus sûr. Et certain. Cela ne fait même aucun doute, il suffit de suivre leur synopsis “Netflixien”.

Prenons, au hasard – ce dernier fait tellement si bien les choses, air (re)connu -, un Jean-Louis Chambon, maire de Canohès. Il a coché (presque) toutes les cases de l’échiquier politique départemental, élu un soir à gauche, se réveillant le lendemain matin à droite, et vice-versa, se présentant même en binôme aux Départementales avec carrément la présidente du parti Les Républicains des P-O (les fameux LR’66), après avoir été membre du PS. C’est ça “être indépendant” en Pays Catalan en 2022 ?

Daniel Barbaro, maire de Montner. Il n’a jamais caché son idéal respectable ancré à gauche, mais désormais “Macron compatible” s’il vous plait. Ce n’est pas de sa faute si la tramontane, parfois, souffle sur les girouettes à contre-sens, en fonction de l’air du temps. Il est même le suppléant attitré de la candidate d’Ensemble sur la 2e circonscription, Frédérique Lis (LaREM/ La République En Marche), déléguée départementale du Macronisme, présente au second tour de ces Législatives contre… Anaïs Sabatini (RN). Alors, Daniel Barbaro, un “indépendant” ?

A ces deux cas d’école, nous pourrions même ajouter ceux de maires soi-disant “Indépendants” qui siègent à PMM, dont les noms figurent pourtant dans cette liste de signataires contre le RN, mais qui, en catimini, en coulisses, sont parfois si proches de Louis Aliot, maire RN de Perpignan, et de ses idées, au point d’aller frapper à sa porte…

En définitive, le seul véritable et vénérable “Indépendant”, l’authentique dans ce casting, c’est peut-être encore Jean-Paul Billès, maire de Pézilla-la-Rivière : il est pour l’indépendance de la Catalogne.

 

L.M.

 

*Rappelons que si Alain Ferrand est actuellement l’objet de plusieurs enquêtes judiciaires, il n’a pour autant toujours pas été condamné dans le cadre de celles-ci. Cela n’a pourtant pas empêché ses collègues métropolitains de mettre la charrue avant les boeufs et de le destituer de sa fonction de 1er vice-président. “Protégez-moi de mes amis, je me charge de mes ennemis”…