Nous avons appris ce lundi matin, de sources différentes mais concordantes que, vendredi dernier, à l’issue de la 1re Conférence des maires de la nouvelle gouvernance de la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM), sous la présidence de Robert Vila (LR/ Les Républicains), maire de Saint-Estève et conseiller départemental, un groupe d’élus Non-Inscrits (NI) s’est réuni Salle 118, au 1er étage de l’Hôtel d’Agglo, face à la gare TGV.

C’est à la demande Jean-Paul Billès, maire de Pézilla-la-Rivière, Jean-Louis Chambon, maire de Canohès et Edmond Jorda, nouveau maire de Sainte-Marie-la-Mer, que ce groupe des NI se réunissait.

L’objet de ce rendez-vous, il semblerait : arrêter une position commune concernant les maires de PMM qui ont soutenu Alain Ferrand, maire du Barcarès, lorsqu’il s’est présenté face à Robert Vila pour la présidence de la dite communauté Urbaine… Faire le point en interne sur la nouvelle gouvernance, en tout cas.

Bien évidemment, et bien que NI, Alain Ferrand n’avait pas été convié à cette réunion, aussi quel ne fut pas l’étonnement de la quinzaine de délégués communautaires y participant d’y voir débarquer le maire du Barcarès… et s’asseoir sur un coin de table “pour mieux les dominer du regard”.

C’est Jean-Louis Chambon qui, se définissant comme le porte-parole du groupe des NI, lui demande de sortir. Alain Ferrand ne se démonte pas et résiste : “Pourquoi ne voulez-vous pas de moi ? Est-ce que ma bouche sent le pâté ?”. Chambon insiste. Persiste et signe. Ferrand se met en scène : “Je suis NI, moi aussi”. Chambon : “En fait, ce sont des maires indépendants qui ont décidé de se retrouver ici et maintenant”. Ferrand, dans le genre réponse à tout : “Cela me va, ça tombe bien car je suis un homme libre… et forcément indépendant !”. Chambon abandonne la discussion, comprenant qu’un rapport de force vient de s’installer et que Ferrand est prêt à en découdre, jusqu’au bout coûte que coûte, vaille que vaille.

C’est à présent Jean-Paul Billès qui monte au créneau : “Ce qui s’est passé l’autre jour, lors de l’élection pour la présidence de l’Agglo, est inadmissible. Nous ne voulons pas travailler dans ces conditions, avec des gens qui ont trahi. Nous avions tous arrêté une position commune, solidaires autour d’une candidature unique, celle de Robert. Ta candidature a foutu le bordel”*.  L’invité-surprise, Alain Ferrand, riposte : “Vous voulez faire quoi là, le procès des maires qui m’ont soutenu ? Je vous rappelle que tout cela s’est fait dans le strict respect des règles républicaines, dans l’application d’un processus absolument démocratique. C’est le résultat final qui vous gêne ? J’avais annoncé que je me présenterai, je n’ai jamais caché mes intentions. Vous, en revanche, vous avez voulu faire le match avant le match, et maintenant vous voulez refaire le match après le match ? Donc, si je comprends bien, j’assiste là à une assemblée de procureurs de la République ? Ce n’est pas là ma conception de la Démocratie (…)”.

Les NI présents lèvent le camp, emboîtant ainsi le départ de Jean-Paul Billès, premier à quitter la Salle 118 “soucieux de ne pas envenimer davantage le débat”. La réunion du groupe des NI est reportée.

Ambiance, ambiance !

Alain Ferrand : “Si nous voulons installer une présidence forte, ambitieuse, résolument tournée vers l’avenir, Robert Vila ne doit être l’otage de personne. Moi-même je ne suis pas le 1er vice-président d’un homme, je suis le 1er vice-président d’une collectivité territoriale, d’une institution”.

Prochain rendez-vous officiel : lundi 27 juillet avec le vote du budget. Cela promet…

L.M.

 

*Cela n’a pas été dit exactement dans ces termes, la forme est peut-être approximative, mais le fond des propos rapportés est respecté, confirmé par plusieurs participants.