Et ça continue ! On prend les mêmes et on recommence ! Mais quand donc ce département, cette belle ville de Perpignan sortira, quitteront ce système clientéliste nourri d’intrigues et de trahisons dans lequel les deux principales collectivités territoriales des P-O sont engluées ?

Le député Louis Aliot (RN), fraîchement élu maire de Perpignan, qui incarnait l’Espoir aux yeux de nombreux et nombreuses Perpignanais.e.s, vient de commettre son premier faux-pas “en politique”. Louis Aliot ne serait donc pas le candidat hors système, dont on avait rêvé depuis belle lurette ? Ce ne serait plus avec lui que le big bang aurait lieu, le big bang s’entend avec une nouvelle équipe politique, une nouvelle organisation, des gens neufs, nouveaux et intéressants ?

Louis Aliot serait simplement comme les autres, comme ses prédécesseurs et leurs cortèges d’inquisiteurs, qu’il n’a pourtant eu de cesse de dénoncer, de fustiger au fil de campagnes électorales, des rendez-vous avec le peuple… On a du mal à l’imaginer : mais il a décidé de débaucher Stéphane Babey* du cabinet de la présidente socialiste du Département, Hermeline Malherbe, pour en faire son Directeur de cabinet à la Ville de Perpignan.

Mais quelle mouche a donc piqué Louis Aliot ? Car à ce poste, Louis Aliot remplace un “alduyiste” de la première heure, Michel Sitja, par un autre “alduyiste”, Stéphane Babey (dont au passage l’épouse pointe à la rédaction du journal L’Indépendant). En effet, avant de s’occuper de la majorité socialo-communiste du Département, Stéphane Babey était à la tête des Jeunes UDF’66, la formation centriste d’un certain Jean-Paul Alduy, maire de Perpignan de 1993 à 2009.

Si en s’entourant des services de Stéphane Babey, le nouveau maire de Perpignan pensait déstabiliser le Département, il se met le doigt dans l’oeil. Bien au contraire, selon nos contacts, il rend un précieux service à la Présidente de l’Assemblée départementale et à sa majorité socialo-communiste : “regardez depuis qu’il est arrivé au Cabinet, on ne cesse de perdre des bastions de Gauche !”.

Ce choix politique, ou plutôt ce calcul – par cette embauche Louis Aliot s’achète (et à quel prix ?) un ennemi d’hier et de toujours – est dévastateur. Cette manoeuvre machiavélique va faire évidemment les affaires de l’Amicale des catastrophistes qui nous prédisent le pire tous les matins avec l’élection de Louis Aliot.

Les Perpignanais.e.s ne méritaient pas ça. Ils ont voulu tourner la page de décennies politiciennes et politicardes locales insupportables… et voilà qu’au lieu de l’épilogue le nouveau maire les renvoie dans le prologue écrit au début des années 90. Serait-il un provocateur amusant ? Qu’on ne s’étonne pas, ensuite, si les Françaises et les Français sont de moins en moins nombreux à se rendre aux urnes. Tout cela est bien triste, affligeant, consternant.

Louis Aliot n’aurait-il à ce point trouvé personne pour l’épauler, l’accompagner, dans la soif de changement exprimée par les Perpignanais.e.s ?… Difficile à croire. N’y-a-t-il pas dans ce département, dans cette belle ville de Perpignan, une nouvelle génération d’hommes et de femmes, passionnés et passionnants, compétents ?…

Cela n’enlève rien à la respectabilité de Louis Aliot, qui demeurera aux yeux de certains, malgré ce choix hallucinant, l’homme de la situation pour relever Perpignan, seul parmi le casting électoral capable de l’ancrer dans une certaine modernité, tout en s’abstenant de prendre des mesures sociétales pouvant heurter les consciences. Courtois, bienveillant, humain, complexe et tranchant dans la férocité des combats politiques…  Louis Aliot peut être l’homme du renouveau perpignanais, à la condition d’être particulièrement prudent, vigilant et, surtout, de ne pas tomber dans les pièges de l’amateurisme dans le choix des femmes et des hommes devant être rassemblés à ses côtés pour porter ses ambitions.

L.M.

 

*Après avoir été d’abord un proche militant de Jean-Paul Aduy (UDF), Stéphane Babey a été embauché par le sénateur socialiste Christian Bourquin à la Région Languedoc-Roussillon qu’il présidait, avant de se retrouver au décès de ce dernier rapatrié au cabinet de la présidence du Conseil général des P-O (appelé “Département” aujourd’hui).