Communiqué de presse de l’UNEF et de l’UNEL’66

– “Douze ans après le 21 avril 2002, les résultats du Front National aux élections européennes provoquent un nouveau séisme démocratique pour notre pays. L’extrême droite revient au premier plan de la scène politique, en réunissant 25% des suffrages. Encore plus inquiétant, ce sont 30% des jeunes qui se sont exprimés qui ont voté pour le Front National. Avec une abstention particulièrement élevée, puisqu’elle concerne près de 57% des électeurs, ce scrutin illustre la profonde crise démocratique que traverse le pays.

Il fallait répondre aux aspirations des jeunes

Ces élections sont d’abord une sanction pour les politiques libérales menées en Europe. La multiplication des appels au vote et les discours moralisateurs n’ont pas suffi. Les jeunes ont exprimé leur défiance contre une institution peu démocratique, responsable de la crise sociale et dont les interventions dans la politique nationale se traduisent trop souvent par un recul de leurs droits.

Ces élections sont également une sanction pour le gouvernement. Les discours sur la réorientation de la politique européenne n’ont pas convaincu. C’est d’abord le décalage entre la politique du gouvernement et les engagements du Président de la République que les jeunes avaient en tête. Ils ont sanctionné un gouvernement qui s’obstine dans une politique d’austérité qui ne répond pas à leurs aspirations.

Le Front National à 25%, ce n’est pas notre France !

 En France comme dans toute l’Europe, la contestation s’est exprimée avec le vote d’extrême droite. La progression de l’extrême droite illustre le repli identitaire et la tentation obscurantiste que provoquent la crise sociale et l’absence d’alternative aux politiques d’austérité.

Pourtant, le vote de dimanche dernier n’est pas à l’image de la jeunesse. Dans leurs engagements, leurs mobilisations et leurs combats, les jeunes portent des valeurs d’égalité, de solidarité et d’ouverture sur le monde qui sont à l’opposé de celle de l’extrême droite et du Front National.

Dans la rue pour nous faire entendre

Les résultats du Front National imposent une réaction des jeunes, pour dénoncer l’extrême droite et ses dangers, mais aussi et surtout pour faire entendre notre voix : nous refusons que l’extrême droite soit le porte-parole de notre contestation !

Nous voulons une société de l’égalité. Nous refusons que des individus soient stigmatisés en fonction de leur origine, leur couleur de peau, leur orientation sexuelle ou leurs croyances. Nous refusons que l’immigration soit un bouc-émissaire et nous n’avons pas peur d’affirmer qu’elle est une chance pour la société.

Nous voulons une société de la solidarité. Nous refusons que la crise soit  un prétexte pour sacrifier nos droits et nous condamner à la précarité. Nous voulons une protection sociale et un système éducatif qui permette la réussite de tous les jeunes et qui leur donne un droit à l’autonomie. Nous pensons qu’il faut investir dans la jeunesse pour préparer l’avenir

C’est nous que le gouvernement doit entendre. Pour en finir avec l’extrême droite, il doit tenir ses engagement, concrétiser la priorité jeunesse, écouter ceux qui l’on porté au pouvoir et qui attendent maintenant qu’on leur rende des compte.

Pour dénoncer l’extrême droite, pour que personne ne puisse parler à notre place, pour que le gouvernement nous écoute, l’UNEF Perpignan et l’UNL P-O appellent les jeunes à se mobiliser jeudi 29 mai dans toutes les villes de France, et plus particulièrement sur Perpignan à 10h 30, place Catalogne”.