Une halle de marché pour Perpignan

Lettre ouverte à nos élus

 

  • Monsieur le maire de Perpignan (Jean-Marc Pujol)
  • Monsieur le président de la CCI des P-O (Jean-Pierre Navarro)

De la part des représentants de commerçants de Perpignan

“Aborder la question d’une halle de marché pour Perpignan, quoi de plus légitime : notre ville est une des rares cités méditerranéennes à ne pas en avoir, ou plutôt à ne plus en avoir. Après tout, en ces heures de crise internationale et de disette financière, on peut encore se permettre de brasser des chiffres à plusieurs zéros. Ces chiffres ne font de mal que quand ils se retrouvent dans le concret, c’est-à-dire dans nos impôts.

Ainsi, nous avons eu droit dernièrement dans la presse à un énième épisode du feuilleton « un marché pour Perpignan ». Il reste que la légitimité du sujet ne devrait pas autoriser tous les dérapages. Or les commerçants, comme leurs clients d’ailleurs, n’ont été impressionnés ni par le réalisme ni par le concret des projets abordés, et ils l’ont rapidement fait savoir, cette lettre en est l’émanation.

Quand on traite d’un sujet aussi fondamental que l’installation d’un pôle commercial dans un centre-ville en difficulté, on ne peut pas faire l’économie du professionnalisme. La grande distribution, familière de ces techniques ne se hasarderait pas à proposer une implantation sur la seule foi d’un budget de construction. La réussite du projet repose aussi sur la rentabilité d’exploitation,  sur la zone de chalandise, sur les accès clients et livraison… autant de points qui n’ont de toute évidence pas présidé à la réflexion parue dans la presse. Mais alors qu’est-ce qui a présidé à cette réflexion ?

A l’opposé de tout effet d’annonce, les commerçants de Perpignan et leurs clients vivent au quotidien les difficultés comme les atouts d’un centre ville. Ils s’adaptent, agissent, apportent des solutions. Premiers concernés, ils semblent être les derniers consultés. Détenteurs d’une expérience riche d’enseignements, ils voient celle-ci négligée. Porteurs d’expertise et de savoir-faire, ils sont force de proposition à titre individuel comme collectif, mais on n’en tient pas compte.

Alors voir surgir les Halles de Perpignan, dans la presse, au même rythme et avec le même réalisme que le monstre du Loch Ness, cela commence à nous lasser.

Si ce sujet est, comme nous le pensons, un sujet grave, structurant voire vital pour notre ville dans le contexte économique que nous traversons, alors il faut le traiter en tant que tel. Il faut y appliquer notre énergie, notre intelligence et nos compétences. Il faut surtout cesser de prendre les Perpignanais comme les commerçants pour un bon public qu’on emmène régulièrement au spectacle : il arrive un moment où les entrées ne se vendent plus”.

 

SIGNATAIRES : Associations de commerçants ; rue de l’Argenterie, quartier Cassanyes, Commerces du Carré (rues Alsace- Lorraine, de l’Ange, de la Barre, de la Cloche d’or, Quéya, Mirabeau, Voltaire et place de la République) rue de La Loge, des commerçants de la rue Mailly.