“Les résultats de dimanche sont nets. Ils nous imposent à tous, droite et gauche, de l’entendre avec humilité et responsabilité.

La droite perpignanaise a été reconduite à la tête de la ville. Elle l’a été, en partie grâce à la gauche qui a su se désister (et le geste de Jacques Cresta mérite d’être salué sur ce point) et se mobiliser, même si, et c’est un enseignement majeur, elle le fait de moins en moins. Le “réflexe républicain”, appliqué dans les situations d’urgence, fonctionne de moins en moins et il est à craindre sa fin relativement proche.

Dans ce contexte, la responsabilité de la droite est grande parce qu’elle devra, pendant les 6 prochaines années, présider aux destinées de la ville en entendant le message adressé par les citoyens et en y apportant des réponses concrètes et rapides. Personne ne s’attend à ce qu’elle conduise une politique “de gauche” et le demander est un leurre tacticien. Sa responsabilité sera de prendre les mesures qu’elle jugera nécessaires pour répondre aux priorités des citoyens : le logement, l’emploi, l’insécurité, le cadre de vie… Rien ne sera facile, mais ces priorités devront être affichées rapidement et portées avec une énergie sans faille. Sans réponses fortes et concrètes, ce qui a été repoussé dimanche dernier risquerait de ne plus l’être dans 6 ans.

De son côté, face à la débâcle électorale, la gauche a le devoir, nécessaire et urgent, d’entamer une reconstruction en profondeur. Mais elle a la responsabilité de le faire sans se soucier d’elle-même et en s’écartant de son nombrilisme, de ses calculs politiciens et de ses tactiques idéologiques assassines. Les différents partis classés à gauche feront leurs introspections respectives… Bien… Mais au-delà, notre responsabilité collective est de nous tourner vers les citoyens et d’écouter les messages qu’ils envoient avec leurs forces et leurs violences quand bien même ils ne correspondraient pas à ce que nos “idéologies” ou nos réflexes “intellectuels” nous conduiraient à penser.

Les citoyens ne veulent pas des grandes envolées théoriques, ils veulent des résultats pour leurs quotidiens difficiles ; ils ne veulent pas qu’on leur expose des concepts idéologiques dont ils se moquent, ils veulent des réponses à leurs souffrances ; ils ne souhaitent pas des postures moralisatrices alors même que les comportements politiciens les écoeurent ; ils ne veulent pas des promesses, mais des actes assumés ; ils ne veulent pas des combats calculateurs et dévastateurs, ils veulent de l’efficacité, de la vérité, de la cohérence et du courage ! Pire : ils se moquent de savoir si telle ou telle mesure est de droite ou de gauche pourvue qu’elle réponde à leurs priorités. On peut le regretter, le déplorer, pester, s’insurger… mais le nier serait une erreur, pas pour la gauche en tant que tel, mais pour les citoyens, pour les Perpignanais et pour les Français auxquels la gauche doit proposer des chemins et des réponses.

Les forces politiques doivent se retrousser les manches. On commence quand ?”.

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