Tout cela est bien drôle, ridicule mais surtout désespérant : à l’heure où les Françaises et les Français se battent pour leurs libertés sociales, pour survivre à la crise sanitaire du coronavirus, pour boucler des fins de mois difficiles, pour se protéger de la bêtise humaine qui assassine, etc.-etc., une poignée de Gaulois qui s’ignorent s’offrent le luxe de jouer une pièce de théâtre nauséabonde. Diviser… mais sans régner !

Même la Région s’y met en voulant sa part du gâteau ! Absurde. C’est la vice-présidente de l’Occitanie en charge de la Culture, Claire Fita, qui lors d’un passage-éclair (chocolat) vient donner des leçons de catalan au maire de Perpignan. Pas facile de vouloir rejouer Guernica à Salses-le-Château… Ah, le talent !… Totalement inaudible et disqualifiée sur le sujet, car : n’est-ce pas l’actuelle Présidente de la Région, Carole Delga (PS), qui a rayé d’un trait de plume l’appellation Roussillon de la région administrative pour la remplacer par l’appellation Pyrénées-Méditerranée ? Ce n’est pas bien de renier son passé.

Plutôt que d’amuser la galerie avec des convictions idéologiques douteuses – pour mieux nous détourner de la réalité ? – à la Région on ferait mieux de s’occuper de la situation économique, à commencer dans le département des P-O. Faut-il rappeler que selon les dernières statistiques publiées sur l’emploi dans l’Hexagone, c’est dans la seule (et unique) Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée que le chômage continue de grimper ?…

Mais venons-en à notre passionnante Passionnaria du Vernet, chère Annabelle Brunet, si sympathique (c’est sincère), élue au Département66, dans l’Opposition.

Dans les colonnes du journal L’Indépendant daté de ce samedi 16 octobre 2021 (qui adore se nourrir du folklore local en guise de scoops), une fois de plus Annabelle Brunet déclare aveuglément sa flamme catalaniste.

Aveuglément car son propos illuminé  – “Louis Aliot doit arrêter de se moquer des gens d’ici” -, mérite une thèse universitaire ; hors de l’UPVD bien sûr pour éviter tout télescopage de copinage et de clientélisme. En tout cas, ce propos appelle une inquiétante différenciation sur des critères auxquels seuls les régimes autoritaires nous avaient habitués, du moins le croyait-on jusqu’ici.

Ce qui peut – et doit – choquer, c’est l’expression “gens d’ici”, rendue célèbre autrefois par la talentueuse  journaliste, grand reporter, Agathe Godard qui, entre autre, animait la rubrique mondaine dans les pages du magazine Paris-Match, mais qui dans la bouche d’Annabelle Brunet prend une toute autre signification, tournure.

Car on pouvait croire jusqu’à ce propos que, à Perpignan, comme dans le reste de l’Hexagone, nous étions tous d’ici, en France.

Alors, sur quoi Annabelle Brunet s’appuie-t-elle pour dire cela ? Un critère historique ? Des critères ethno-différencialistes ? Un pedigree particulier ? Le marc de café ? La boule de cristal ? Un jeu de Pokémon entre le Haut-Vernet et Tossa-de-Mar ? … Et puis, et surtout, combien d’années de présence généalogique faudrait-il justifier pour être “d’aqui” ?

A n’en pas douter, 80% des habitants des Pyrénées-Orientales apprécieront.

Commençons avec les maires qui se sont succédé depuis 1959 à Perpignan…

-Paul Aduy ? Né à Lima (Pérou).

-Jean-Paul Alduy ? Né à Lyon (Département du Rhône).

-Jean-Marc Pujol ? Né à Mostaganem (Algérie Française).

-Louis Aliot ? Né à Toulouse (Département de la Haute-Garonne).

C’est l’actuel maire, Louis Aliot donc, qui est encore natif du plus près de Perpignan…

En revanche, l’élu perpignanais qui a le plus fait pour la défense et le développement de la Catalanité à Perpignan – à ne surtout pas confondre avec le catalanisme – Jaume (né Jacques) Roure, qui fut adjoint de Jean-Paul Alduy, est bien né à Perpignan.

Parmi ces maires contemporains, celui qui a le plus ignoré les mouvements catalanistes est incontestablement Paul Alduy. Il les méprisait, il les détestait. Tout simplement. Et on ne vous dit pas tout. Cela ne l’a pas empêché de régner (avec le vote des gens d’ici) sur la ville pendant près d’un demi siècle !

C’est tellement vrai que lors de sa succession en 1993, ceux qui incarnaient l’authentique catalanité – à l’image de Me Pierre Becque – ont préféré rejoindre la liste du RPR Claude Barate (pourtant plus Jacobin que lui tu meurs), plutôt que celle du fils Alduy, Jean-Paul, qui a été brillamment élu cette année là en se positionnant sur le tempo “Perpignan-Oxygène” ; c’était le nom de sa liste… Y’avait-il quelque chose de catalan dans cette formule ? Que nenni !

Il est bon, de temps en temps, de rappeler et contextualiser les faits historiques afin de contredire les idéologues de pacotille et de circonstance issus de La Française des Jeux (c’est une image) qui voudraient les réécrire à leur manière.

Alors, aujourd’hui, faire un tel faux-procès-en-sorcellerie à Louis Aliot fait doucement sourire.

Mais bon, comme dirait un ex Monsieur Loyal du Castillet (né en France) : “Comme on ne refait pas l’Histoire, on ne refait pas les gens, d’où qu’ils soient, d’ici, d’ailleurs et de l’au-delà” !

 

L.M.