“La gigantesque ou plutôt les gigantesques marches silencieuses, citoyennes, républicaines du week-end dernier en France sont une formidable réponse à la haine, à la barbarie, à l’intolérance, à toutes les intolérances.

Elles témoignent à la fois de l’émoi, de la compassion pour les victimes et leurs familles, de l’indignation, de l’attachement de notre peuple aux fondements de notre république, aux valeurs autour desquelles s’est construite notre nation : liberté, égalité, fraternité, laïcité, démocratie.

De ce point de vue la présence de certaines personnalités nationales et internationales dans les cortèges, qui ont rassemblé plus de 4 millions de personnes dans tout le pays, a pu choquer mais cela fait déjà partie du débat futur.

A Perpignan plus de 40 000 personnes, citoyens sans signes distinctifs politiques, syndicaux ou associatifs, ont marché dans une organisation parfaite, respectant les « consignes » proposées par ceux qui ont pris en charge cette marche.

Nous nous félicitons d’avoir contribué, avec nombre de nos militants et une dizaine de partis politiques, syndicats, associations, à sa réussite. Merci à toutes celles et ceux qui par leur présence, leur disponibilité, ont permis qu’il en soit ainsi. Une question est désormais sur toutes les lèvres : « Et maintenant ?! ».

Comment répondre, agir, réagir ? Bien sûr il faut donner tous les moyens aux forces de l’ordre, de justice et pénitentiaires, d’assurer notre sécurité. En même temps les pouvoirs législatifs et exécutifs doivent garantir toutes nos libertés.

Mais cela ne sera pas suffisant, il convient aussi de mettre en œuvre des solutions nationales et internationales immédiates éradiquant les causes  sur lesquelles prospèrent tous les fanatismes, intégrismes, nationalismes, toutes idéologies qui diffusent la haine, l’exclusion, l’intolérance, l’injustice.

Nous ne gagnerons pas cette bataille sans dégager les moyens politiques et financiers pour s’attaquer au mal, bien sûr, mais aussi à ses racines. Sur ce point, un débat citoyen et politique doit s’engager rapidement dans notre pays et en Europe. Les institutions politiques (pouvoir, assemblées, collectivités, partis) tout autant que la presse, ont le devoir d’organiser sans attendre ce débat. Au-delà de la compassion et de l’indignation c’est ce message que portait l’historique rassemblement populaire de ce week-end, en France et dans le monde”.

Nicolas Garcia.