Marie-Madeleine Tjoyas (dite “Mimi Tjoyas”) et Georges Garcia, deux proches de l’ancien maire UMP de Perpignan, Jean-Paul Alduy (Président de Perpignan-Méditerranée Communauté d’Agglomération et 1er adjoint de la Ville de Perpignan), ont été jugés, hier, dans la retentissante affaire dite de “la fraude électorale à la chaussette”, qui avait provoqué l’annulation des élections municipales de mars 2008…

Poursuivi pour fraude électorale, complicité et faux, Georges Garcia, qui était le président du bureau de vote incriminé au moment des faits, a nié toute intention d’avoir voulu tricher. Il a toutefois reconnu avoir voulu soustraire des enveloppes, glissées dans ses poches et ses chaussettes, pour “faire coïncider le nombre de bulletins et celui des noms sur la liste d’émargement”.

De son côté, Mimi Tjoyas, numéro deux de la liste Jean-Paul Alduy à l’époque, vice-présidente du bureau de vote et soupçonnée d’avoir ajouté des paraphes sur cette liste, comme Georges Garcia, a déclaré qu’elle “n’avait pas fait de signature” (…)”.

A l’issue des différentes plaidoiries, le procureur Achille Kiriakides a requis quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour Georges Garcia concernant les tripatouillages d’enveloppes et de bulletins”, ainsi que la suppression de ses droits civiques pendant trois ans. Il a demandé la relaxe pour Mimi Tjoyas.

Le jugement a été mis en délibéré au 21 décembre 2011.

Paradoxalement, Jean-Paul Alduy s’estimant victime de cette fraude électorale s’est constitué partie civile, tout comme quatre autres candidats de 2008 : Me Louis Aliot (FN), Me Jacqueline Amiel-Donat (PS), Me Jean Codognès (EELV) et Clotilde Ripoull (CdC, ex-MoDem).

Jean-Paul Alduy et Me Louis Aliot étaient absents au procès.

La phrase du jour revient incontestablement à Me Philippe Lida, l’avocat de l’un des plaignants, Me Jean Codognès, qui a glissé dans sa plaidoierie : “A Lourdes, on fait voter les malades ; à Perpignan, on fait voter les morts !”.