Jean-Marc Pujol (UMP), maire de Perpignan, nous communique avec prière d’insérer…

“Voila déjà plus de 10 ans, que nous avons lancé le projet du centre de documentation des français d’Algérie. Il sera le premier centre national dédié au patrimoine matériel et immatériel des français ayant vécu au sud de la Méditerranée. Il est destiné à devenir, un lieu de mémoire, de transmission, d’étude et de réflexion autour de l’exil de 1962 et quelque part de tous les exils qui ont marqué l’Europe aux cours du XXème siècle, ici à Perpignan qui a toujours été une terre d’accueil.

Ce projet je l’ai toujours voulu loin de toute polémique partisane et ce n’est pas aujourd’hui que je vais y rentrer. J’observe d’ailleurs que la polémique est véhiculée par l’extrême gauche et l’extrême droite avec chacun leurs relais. Il n’est pas possible de réduire à 8 ans, durée de la guerre d’Algérie, la réalité de ce qui s’est passé sur cette terre durant 130 ans. J’aurai l’occasion, le jour de l’inauguration, de saluer celles et ceux qui ont laissé leurs biens et une part importante de leur vie de l’autre côté de la mer, celles et ceux qui souffrent encore parfois aujourd’hui de l’incompréhension de leurs contemporains, celles et ceux qui ont trop longtemps été oubliés par la Nation. Tout n’était pas parfait en Algérie, la France le reconnaît mais elle ne doit pas oublier les hommes et les femmes qui ont Å“uvré de bonne foi pour leur pays, dans le respect de ses lois et qui ont tout perdu jusqu’à leurs vies pour beaucoup.

Des vérités sur le drame de ces Français d’Algérie et le sort dramatique des Harkis, qui sont restés les oubliés de l’histoire, envers qui nous avons une dette, sont aujourd’hui publiées. Je n’ai jamais voulu faire de la politique car de «l’Algérie c’est la France» de Pierre Mendes France et François Mitterrand au «Vive l’Algérie française» du Général de Gaulle les français d’Algérie ont été les victimes de tous les partis politiques. Vous connaissez ma passion pour l’histoire. Pour la respecter, il faut en parler, il ne faut pas en avoir honte, y compris quand il s’agit des heures les plus tristes de notre histoire, cela a toujours un sens. Certes le temps est venu d’apaiser les mémoires déchirées par les drames du passé, mais oublier cela serait un reniement qui nous déshonorerait.

Quant au jumelage avec la ville de Mostaganem que l’on me reproche, nos enfants, 50 ans après, n’ont-ils pas besoin de retrouver leur mémoire partagée des français d’Algérie qui est l’histoire des Français et des Algériens. Je rappelle aussi qu’en 1958 tous les habitants d’Algérie quelle que soit leur confession avait la nationalité française”.