“Université : les étudiants boursiers de Perpignan ne sont pas des profiteurs”

Sous ce titre, Farid Mellal, responsable de la Jeunesse au sein du PCF’66, communique :

“En cette fin d’année universitaire, pour les étudiants, c’est la période des examens. Le stress, les révisions, mais aussi les galères d’emploi du temps pour combiner tout ça avec les petits boulots qu’on a toute l’année où ceux qu’on cherche encore pour travailler cet été et pouvoir continuer les études l’an prochain.

Car aujourd’hui le salariat étudiant, c’est près de trois étudiants sur quatre qui y ont recours.
En cette période, c’est aussi le moment où comme tous les ans, dans les journaux on nous explique la « fraude des étudiants boursiers » qui ne seraient « étudiants que pour profiter des bourses », « pour survivre en tant de crise ». La réalité est bien loin des « centaines d’étudiants qui rendent copie blanche au bout d’une demi-heure pour ne pas être défaillant », comme le prétend Le Monde daté du 28 mai 2013. Non, aujourd’hui, pour être étudiant boursier il ne suffit pas de se rendre à ses partiels. Avec la mise en place du dixième mois de bourse, les contrôles se sont intensifiés. Pour avoir ses bourses, il faut aller en cours. En TD et même parfois en amphi, il faut signer des feuilles de présence. Et dès lors qu’il y a des absences injustifié, les bourses sont suspendues et le CROUS va même jusqu’à réclamer aux étudiants de rembourser les bourses. Donc non, aujourd’hui être étudiant boursier ne signifie pas signer une copie pour avoir au mieux 4 700€ par an. De plus, vivre avec moins de 400€ par mois en payant le loyer, la nourriture, le transport, les fournitures scolaires, les frais de santé, ce n’est pas du luxe, c’est plutôt un défi à relever.

Le recours au salariat est donc le lot commun, avec la difficulté de trouver un travail qui puisse s’adapter à son emploi du temps, ou d’adapter son emploi du temps avec son travail. Car avec les restrictions budgétaires, les suppressions de TD limitent les possibilités de changer de groupe pour suivre ses études et avoir un revenu pour vivre. Bien souvent le choix est alimentaire.

Il faut survivre et un étudiant sur deux abandonne ses études pour des questions financières. Pour aller encore plus loin, pour un jeune de moins de 25 ans privé d’emploi, quelles sont ses sources de revenus ? La famille ? C’est la réponse que l’on nous donne, mais avec la dégradation globale des conditions de vie, combien de familles sont déjà enfoncés dans la précarité et n’ont pas les moyens de subvenir à leur propre besoins ? Le chômage ? Encore faudrait-il pour cela avoir travaillé suffisamment d’heure avant. Le RSA ? Il faut avoir 25 ans pour en bénéficier. Les bourses étudiantes ? Il faut être étudiant et ce n’est pas un droit illimité. Alors oui aujourd’hui être jeune en dessous de 25 ans est une période de précarité et sans réel statut protecteur.
Au moment où le gouvernement refuse de s’attaquer aux revenus des patrons, on préfère montrer du doigt et jeter au pilori les étudiants et les jeunes qui subissent de plein fouet la précarité …
 
Face à cette situation, il est important de se battre pour un statut social des travailleurs en formation que sont les étudiants avec une allocation d’étude permettant d’étudier dignement”.