Fabrice Villard, 43 ans, a changé. Il a changé de vie, certes, il a changé d’activité professionnelle – l’ancien directeur de cabinet de l’ex-maire de Perpignan, Jean-Paul Alduy, est à la tête désormais de la plus célèbre enseigne de pâtisserie des P-O, Espi, qui regroupe deux boutiques et un atelier innovant – il a changé d’atmosphère… “Forcément, il y a des gens que je vois moins souvent, avec lesquels j’ai pourtant partagé de grands moments, de belles aventures, donc j’ai souhaité les retrouver le temps d’un instant de convivialité autour d’un pot de l’amitié et de l’inévitable galette des rois (…)”.

Le rendez-vous avait été fixé en centre ville, sur les quais, dans la boutique Espi, naturellement.

Là, une quarantaine d’amis s’étaient déplacés : les “fidèles” de toujours : Franck Rémi, Arnaud Portariès… et Jean-Louis de Noëll, entr’autres vieilles connaissances.

“C’était, enfonce Fabrice Villard, une belle occasion de les revoir. Ce n’était pas un meeting, ce n’était pas le but, mais je constate que nous étions aussi nombreux que lorsque le Parti Radical tient son assemblée générale (rires) ! Cela fait chaud au coeur”.

De quoi a-t-il été question : “De la nouvelle année, de la nouvelle année et de la nouvelle année !”, assure Fabrice Villard. Et en insistant un peu : “De  choses que je ne veux pas dire et que je ne peux pas dire aujourd’hui… Quand je vois ce qui se passe aujourd’hui dans la perspective des prochaines municipales, sur Perpignan, je trouve le spectacle affligeant. Ils découvrent qu’il y a une vie en centre ville, alors que nous souffrons au plan commercial depuis de nombreuses années, ils sont pathétiques (…). Aujourd’hui, cela ne sert à rien de courir, d’annoncer de grandes idées pour la reconquête de la ville, grandes idées qui d’ici l’échéance des municipales seront pompées par tout le monde pour au final être vidées de leur sens et retomberont comme un soufflet. Le temps viendra (…)”.

Ne comptez pas sur lui pour désigner ces “ils” : “Ils se reconnaîtront facilement, ce sont ceux qui se sont lancés dans une frénétique course aux médias pour tenter d’asseoir leur “notabilité” (…). Et ils le font en ressortant des dossiers vieux d’une vingtaine d’années, cela n’a pas de sens ! On se croirait revenu dans les années 90… Dans le même schéma qui, à l’époque, avait aligné Perpignan sur… Narbonne ! C’est dire le chemin parcouru en vingt ans, un formidable bond en arrière. J’estime qu’il y a aujourd’hui un espace pour un renouvellement politique de la ville, tant du côté des élus que du côté des socio-professionnels. Je ne parle pas pour moi, actuellement je me contente d’observer. Cela se ressent d’autant plus que Perpignan perd à nouveau des habitants, que nous sommes entrés, revenus dans une phase non de déclin mais d’interrogations. Et ce d’autant plus, je le répète, tant à droite qu’à gauche, que l’ambiance politique n’est pas sereine (…)”.

Quelques mots sur la politique du maire actuel de Perpignan, Jean-Marc Pujol (UMP) : “C’est bien de bloquer la fiscalité, bien que les impôts continuent d’augmenter quand même, mais derrière, quels sont les projets ? Quelles sont les ambitions pour la ville ? On fait quoi ? On va vers où ? (…)”.

Fabrice Villard est toujours autant passionné par l’organisation territoriale, le fonctionnement de la collectivité… et les contacts humains. Il l’a encore démontré hier soir. En toute sérénité. Et lucidité !