En annonçant hier soir, au journal télévisé de Claire Chazal, sur TF1, à 20 h 20, très officiellement, qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle de 2012, Jean-Louis Borloo, ancien ministre, leader de l’Alliance des centres et porteur d’espoirs pour toute une coalition de partis politiques qui se situent au centre de la vie politique française, dont son Parti radical, a porté indirectement un coup fatal à l’un de ses plus proches et fidèles amis en politique, Jean-Paul Alduy, ex-sénateur, président de Perpignan-Méditerranée Communauté d’agglomération (l’agglo PMCA) et 1er adjoint de la Ville de Perpignan. Jean-Louis Borloo a notamment déclaré qu’il renonçait à sa candidature élyséenne car “les temps sont suffisamment troublés pour ne pas ajouter de la confusion à la confusion (…)”.
Si Jean-Paul Alduy espérait se refaire une santé électorale à l’horizon des législatives, de suite après la présidentielle de mai 2012… C’est foutu !
On se souvient que Jean-Paul Alduy, à l’automne 2010, il y aura bientôt un an, avait décidé de reprendre en mains la fédération départementale du Parti radical des P-O. Pour en arriver là, le président de l’agglo PMCA avait fait le grand ménage, se débarrassant d’une manière (très inélégante) de l’équipe à Fabrice Villard, pour y installer aux commandes une clique de gens redevables : Nathalie Beaufils, son ancienne attachée parlementaire devenue 11ème adjointe de la Ville de Perpignan, à la présidence du PR des P-O ; Fabrice Rallo, à l’époque attaché parlementaire dans le cadre toujours de son mandat de sénateur, conseiller municipal à Sainte-Marie-la-Mer, au secrétariat du PR des P-O ; Romain Grau, passé de gauche à droite pour devenir adjoint de la Ville de Perpignan et conseiller communautaire (en fait une stratégie qui devait ramener des voix de gauche à Jean-Paul Alduy…), en tant que trésorier du PR des P-O…
Dans ce magma de pure politique politicienne, sorte de ratatouille à la sauce catalane, le président de l’agglo PMCA avait même réussi à séduire et convaincre certaines pointures locales, telles que Chantal Gombert (ancienne adjointe déléguée au Tourisme de la Ville de Perpignan) et Véronique Vial-Auriol conseillère générale du canton VI et conseillère municipale déléguée de la Ville de Perpignan), de se ralier à son PR des P-O. Ce qu’elles firent avec convictions, même si reconnaissons à Véronique Vial-Auriol une certaine prudence (celle d’avoir gardé un pied à l’UMP…).
Tout était couru d’avance : Jean-Paul Alduy serait bien sûr réélu sénateur, il soutiendrait naturellement et très énergiquement la candidature Elyséenne de Jean-Louis Borloo (au point de lui apporter de l’Oxygène), il mettrait ses pions en place pour les législatives en suivant : Chantal Gombert était pressentie sur la 1ère circonscription (contre le député sortant Daniel Mach, UMP) ; Véronique Vial-Auriol courtisée pour être candidate sur la 3ème (contre le maire de Prades Jean Castex, UMP)…
Hélas, à l’arrivée, rien de cela : Jean-Paul Alduy n’a pas été réélu sénateur, Jean-Louis Borloo se prive d’Oxygène et annonce qu’il n’est pas candidat à l’Elysée… et Véronique Vial-Auriol, qui avait sans doute senti le vent électoral venir, qui est déjà dans les bagages du nouveau sénateur François Calvet. Rude semaine pour “L’Aduyisme” !