Les Eco-citoyens de Perpignan communiquent :
“L’important, c’est la vague
“La vague verte”. Elle est là. Et cerise sur le gâteau, l’extrême droite serait en recul (ils ont perdu 3 villes, dont une mairie d’arrondissement à Marseille et la moitié de leur conseillers municipaux au niveau national).
La majorité des médias nationaux et régionaux n’a que ça à dire, à répéter, se paraphrasant d’un commentaire à l’autre.

 

 

La réalité est bien plus complexe : une poussée verte, certes; mais indéniablement la conséquence de plusieurs facteurs cumulés, qui, de notre point de vue, ont peu à voir avec une nouvelle conscience écolo dont les français se seraient soudain saisis et dont parlent les commentateurs.
D’ailleurs, et même si la prise de conscience existe, quand nous constatons nos achats de SUV, notre frénésie d’avions low cost, nos opinions publiques sur les limitations de vitesse, sur le stationnement en ville, sur les éco-taxes, sur le nucléaire, etc… ne sombrons pas trop vite dans l’autosatisfaction…

Cette victoire, dans des villes moyennes et grandes, est liée à plusieurs facteurs : 1 / des stratégies d’alliance intelligentes 2 / les circonstances de l’après COVID, 3/ des canicules à répétition

Mais c’est aussi (surtout ?) l’expression d’un dégagisme qui se poursuit.

A Perpignan, l’expression de ce dégagisme a pris une autre forme, plus conforme à ce qui se profilait ici depuis deux décennies.

C’est sûr, le résultat fait tache noire; il pourrait même gâcher la fête des autres.

Donc, nos médias, locaux, nationaux (quand ils ne sont pas silencieux), nous même, parlons d’un particularisme local: ici, c’est le Sud, des communautés, des nostalgiques, des indépendantistes, des clientèles électorales, des pauvres, des très pauvres, des alimentaires, des chômeurs, des touristes, des retraités, tout cela plus qu’ailleurs…
Comme si à Perpignan, nous ne serions pas comme ailleurs.
Cela explique, cela rassure… ce territoire ne fait pas partie du monde ! En tout cas, pas exactement le même. Cela rassure, cela excuse…

Mais attention, le recul au plan national de l’extrême droite sur ces élections est un trompe l’oeil. Perdre des conseillers municipaux d’opposition dans des villes imprenables, ça n’est pas important.
Si ça fait plaisir aux journalistes… l’extrême droite peut faire profil bas quand c’est utile.
Ces résultats montrent surtout qu’elle s’est durablement implantée dans les communes qu’elle a conservées (une grande majorité).
Enfin elle a gagné plusieurs autres communes (dont Perpignan, la plus grande jamais remportée, Moissac, Pia…).

Donc attention, car l’extrême droite continue son implantation, sans bruit, sans vague !

Alors ne pas trop parler de Perpignan pour ne pas gâcher la fête, ou bien considérer le résultat comme presque normal, à cause de nos particularismes, est une erreur:

C’est même le meilleur moyen de favoriser l’ancrage territorial de l’extrême droite.
Comme cela l’a été pour Béziers, avec un plébiscite électoral… La banalisation de la situation à Perpignan sera la validation de la stratégie d’extrême droite.

Emmanuel Macron a besoin d’une extrême droite confortée pour rejouer les présidentielles en 2022 !
Pourtant Perpignan l’a bien montré… les élections que l’on rejoue ne se gagnent pas forcément.

Alors, pour contrer cette logique mortifère, il faudra faire du bruit, et pas seulement avec des casseroles devant des fenêtres”.

 

Philippe Saintlos – président de l’association Les Eco-citoyens de Perpignan
http://philippesaintlos.blogspot.com/