Communiqué de Michel Pinell, adjoint au maire à la Culture, président de l’EPCC de l’HEART :
“Le Ministère a tranché : l’école d’Art de Perpignan, à la suite d’une inspection conduite par l’Agence d’évaluation de l’Enseignement Supérieur, n’a plus le droit de délivrer son Master de fin d’études. Voilà la réalité de l’HEART aujourd’hui et personne ne peut s’en réjouir. Si à la rentrée de septembre, elle est autorisée à rouvrir les portes de son 2ème cycle, c’est à titre dérogatoire et pour un an seulement grâce à un dispositif intitulé “fin de cohorte” que nous avons sollicité auprès du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche afin de permettre à chaque étudiant de terminer son cycle d’étude à Perpignan.


Cette école est en difficultés depuis des années. En 2009, c’est la Ville, sous l’impulsion de son maire, Jean-Marc Pujol, qui a décidé de la relancer par l’élaboration d’un Master, préparé avec l’aide d’un enseignant chercheur de l’Université de Perpignan sans qui rien n’aurait été possible, et qui a conduit à l’obtention de l’habilitation ministérielle que l’école vient de perdre. Durant ces 5 années, seuls le Ministère de la Culture et la Ville ont tenu leurs engagements. Soit pour la Ville, qui finance à plus de 90 % cette école, un effort budgétaire de plus de 4,5 millions sur 5 ans tandis que le Conseil Général décidait de ne plus la subventionner et le Conseil Régional, dont c’est la compétence, refusait d’intégrer l’EPCC nécessaire pour la validation des diplômes.

Si le ministère a supprimé cette habilitation, ce n’est pas sans raisons et le jugement de l’agence d’évaluation est sévère : taux de redoublement ou d’abandon élevé, effectif trop faible d’étudiants, dossier incomplet, contradictoire et lacunaire.


De son côté, le Directeur de l’Ecole relevait en Conseil d’Administration un manque de motivation et d’implication chez certains enseignants et un absentéisme important. Parmi les points faibles, un est signalé comme rédhibitoire : l’absence d’adossement à l’Université, obligatoire depuis les accords de Bologne.


Sans formation diplômante en Master, avec un effectif de seulement 65 étudiants contre 150 prévus, aujourd’hui l’école ne remplit plus sa mission. Non seulement les perpignanais en supportent quasiment seuls les frais de fonctionnement, mais l’enseignement dispensé est aujourd’hui si peu pluridisciplinaire et sans apport universitaire, que les jeunes de notre ville préfèrent suivre leur scolarité artistique ailleurs. On n’en compte qu’un ou deux par promotions, ce qui est pour le moins illogique.


Si d’autres collectivités, dont c’est la compétence, veulent prendre les choses en mains, je tiens le trousseau de clés à leur disposition. Pour la Ville, l’objectif  est clair : sortir de cette situation par le haut en maintenant coûte que coûte un Master Art en cÅ“ur de ville. L’HEART ayant perdu son agrément, seule l’Université peut se voir habilitée par le Ministère et nous sommes disposés à la soutenir. Mais dans le climat actuel, rien n’est assuré. Comme si l’objectif inavoué de certains était de tout faire pour qu’il n’y ait plus à Perpignan le Master “Art” qu’ils ont été incapables de conserver”.