Le Parti de Gauche 66 organisait une conférence / débat sur la réforme territoriale à Perpignan mardi 25 novembre. Francis Daspe présentant le conférencier, François Cocq, secrétaire à la réforme territoriale et à l’éducation du Parti de Gauche et adjoint au maire de Champigny-sur-Marne dans le Val de Marne (et accessoirement président de l’AGAUREPS-Prométhée). Danielle Benquet, co-secrétaire départementale du PG, montrait l’importance de la question mise en débat en établissant le lien avec la crise démocratique que nous traversons et le combat pour une 6° République.

François Cocq rappelait en préalable les récents propos du Premier ministre, Manuel Valls, qui affirmait que « la réforme territoriale est la mère de toutes les batailles ». « La réforme territoriale ne peut se comprendre si elle n’est pas mise en perspective avec la politique d’austérité et le pacte de responsabilité », poursuivait-il. Et d’expliquer de quelle manière l’idéal républicain nourri d’un double héritage, celui de la Révolution française et des combats ouvriers était remis en cause dans un même élan par la réforme territoriale, celle-ci constituée d’un ensemble de 4 lois déjà votées ou à voter d’ici peu. Ce sont bien les bases historiques de la République qui sont remises en cause : les communes, les départements, l’Etat.

Il insistait ensuite sur les origines de cette réforme territoriale, « commandée par la Commission Européenne, voulue par Nicolas Sarkozy, mise en place par François Hollande ». Le recul démocratique sera sans précédent. « La France sera administrée par des entités technocratiques éloignées des citoyens. La souveraineté populaire sera bradée avec des communes dévitalisées au profit d’espaces tentaculaires comme ces immenses intercommunalités qui relieront un bout à l’autre du département ».

Pour l’orateur, cette réforme territoriale n’est rien de plus qu’un processus dé-constituant, qui remplacera la loi commune par le règne des intérêts particuliers : « la démocratie de proximité est congédiée, l’égalité entre les citoyens brisée, l’égalité des territoires balayée au profit de la généralisation de la compétitivité économique, les services publics réduits à la portion congrue, l’unité et l’indivisibilité de la République niée », avançait-il en guise d’exemples concrets.

Cette réforme territoriale marque l’alliance des libéraux, des potentats locaux et des oligarchies. « Il faut s’y opposer et résister, exiger l’abandon de cette réforme territoriale ». François Cocq terminait en estimant qu’il n’y a qu’une solution pour en sortir par le haut de l’impasse : une 6° République résultant d’un mouvement populaire aboutissant à un processus constituant.