Relevé ce vendredi 17 février 2017 sur le blog de Jean-Marc PUJOL, maire LR (Les Républicains) de Perpignan, président de la Communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole…

 

“Non M. Macron !, nous n’avons commis aucun crime contre l’humanité”…

Lamentables, scandaleux, honteux, désastreux, funestes, insultants, indignes… Les mots de la colère ne manquent pas pour exprimer le dégoût face aux propos tenus, hier depuis Alger en Algérie, par l’ex-ministre de l’Economie socialiste et candidat à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron, qui n’a pas hésité à qualifier « la colonisation française en Algérie de crime contre l’humanité ». Nous pourrions nous interroger sur « A quoi joue M. Macron ? », mais son propos est d’une telle gravité qu’il n’inspire pas à l’amusement.

M. Macron devrait savoir, au moins, qu’une campagne électorale pour exercer la fonction suprême, la Présidence de la République Française en l’occurrence, n’a rien d’une tournée musicale, ou d’une succession de dîners de gala. Il ne s’agit pas d’enchaîner les concerts et les « Unes » sur papier glacé, de paraître…

Qualifier la colonisation de « crime contre l’humanité » comme le fait M. Macron est – pour reprendre le propos de l’historien Jean Sévillia dans le Figarovox – « un non-sens historique (…). La présence française en Algérie a duré 130 ans, avec ses échecs, ses pages grises, mais aussi ses réussites, ses motifs de fierté (…). Dans les événements tragiques de la fin de l’Algérie française, des Européens d’Algérie ou des musulmans fidèles à la France, les Harkis, ont été victimes d’actes constitutifs du crime contre l’humanité (…) ».

Face à l’Histoire, aux faits et aux événements qui ont contribué à bâtir cette Histoire, M. Macron fait preuve d’un condamnable mépris… à moins qu’il ne s’agisse-là d’une farce (et attrapes), d’une ignorance. Cela serait encore plus grave, plus inquiétant, pour celui qui brigue la succession à son ami François Hollande.

Ce n’est pas en agissant de la sorte que M. Macron s’érigera en « symbole de la réconciliation des mémoires à construire entre nos peuples ». Nous l’avons bien compris, M. Macron est allé à « Canossalger » dans un pur intérêt électoraliste, pour tenter de courtiser : les voix des 20 000 Français recensés à Alger… et les 1,5 million de binationaux franco-algériens.

Non M. Macron mes parents, mes grands-parents et arrière grands parents, comme ceux d’Albert Camus, de Jacques Derrida ou d’Enrico Macias, et du million de Français de toutes confessions et origines qui ont fait ce pays n’ont commis aucun crime contre l’humanité. Ils venaient d’Espagne, de Catalogne, d’Italie, de Malte, et puis des provinces de France, ils ont travaillé dur pour construire un pays où ils sont restés 130 ans et d’où ils ont été chassés il y a 65 ans dans des conditions atroces. Ce que vous ignorez M. Macron, c’est que les troupes françaises d’Algérie au rang desquelles les tirailleurs algériens et les Tabors marocains ont subi de lourdes pertes pour libérer le territoire français du nazisme et de ses complices. Considérer aujourd’hui qu’ils sont le produit du « crime contre l’humanité », c’est insulter la mémoire de ceux qui sont tombés pour la France, car ils croyaient en une Algérie française.

Cela est bien dommageable à un rapprochement entre nos deux peuples. Car M. Macron n’a fait que jeter de l’huile sur le feu, souffler sur la braise, en s’aventurant inconsciemment et dans l’impartialité sur un terrain glissant, alors même qu’Algériens et Français auraient un bel avenir en commun à (re)construire. L’attitude de M. Macron est irresponsable, elle ravive une mémoire douloureuse de part et d’autre de la Méditerranée, au moment où le rapprochement se fait entre nos deux peuples au travers d’intellectuels qui recherchent la vérité historique et qui démontrent que la colonisation, voulue par des hommes de gauche je le rappelle, a bien sûr des côtés négatifs, mais que les côtés positifs l’emportent, si on en juge d’ailleurs le nombre important d’Algériens qui depuis l’indépendance veulent rejoindre la France.