Avant même l’ouverture d’un dialogue, le patron de la CGT est parti en guerre contre le rapport de Jean-Cyril SPINETTA, appelant carrément à une guerre sociale avec une première grève nationale le 22 mars prochain.
Une fois de plus, pour préserver leurs acquis, quelques uns ont décidé de prendre en otages les usagers.
Or, cette fois-ci la donne a changé. Les usagers, excédés par les retards, les incidents et les annulations de trains à répétition – sans parler de l’état du matériel roulant – ne se laisseront pas bernés comme c’est le cas depuis plusieurs décennies. Qu’il s’agisse du statut de l’entreprise et de celui des cheminots, « le statu quo est indécent, rétrograde et dangereux ». Ce sont  nombre d’associations de défense des usagers de la SNCF qui le disent.
Le rapport SPINETTA a au moins le mérite d’ouvrir des pistes, de les mobiliser pour aller vers l’innovation et le progrès en tout cas au service du public, des voyageurs, et ce en préconisant certes une refonte en profondeur de la SNCF. Contrairement à ce qu’affirment certains, même si plusieurs propositions peuvent paraître  « décoiffantes », le rapport SPINETTA n’opte pas pour un détricotage total du système.
Nous allons assister à une redoutable partie de poker menteur entre le gouvernement et les syndicats de cheminots. Les uns comme les autres doivent comprendre qu’aujourd’hui les usagers (à l’inverse du conflit social de 2005) sont prêts à aller jusqu’au bout et à subir des semaines de grève s’il le faut, pour en découdre une bonne fois pour toutes. La situation actuelle ne peut plus perdurer. Aucun pays du niveau de la France ne l’accepterait.
Dernier détail, dans ce que nous avons pu lire dans le rapport SPINETTA, il n’a jamais été question de fermer la ligne Perpignan-Cerbère (qui « abrite » des gares rentables notamment en haute saison estivale comme celles d’Argelês-sur-Mer et Collioure…). Faire peur aux usagers en agitant de telles menaces, en les désinformant de la sorte, est purement scandaleux !