Communiqué

Le résultat du référendum en Grande-Bretagne montre une fois de plus le rejet des peuples à l’encontre de l’Union Européenne. Les Britanniques se sont en effet prononcés en faveur du Brexit, c’est-à-dire pour la sortie de l’Union Européenne, à 52 %.

Chaque fois que les peuples européens sont sollicités démocratiquement, ils manifestent leur opposition à une construction européenne fondamentalement libérale, technocratique et oligarchique. Ce fut le cas en 2005 par le peuple français à l’occasion du référendum sur le traité constitutionnel européen. Les Pays-Bas, l’Irlande et la Grèce ont ensuite exprimé au cours des années suivantes une opinion identique.

Le Non britannique répond évidemment à plusieurs motivations. Plusieurs d’entre elles ne sont clairement pas les nôtres. Pour autant, c’est bien l’Europe des traités de libre-échange, du contournement permanent de la souveraineté populaire au service du dumping social, de la finance et d’une politique d’austérité qui est rejetée.

Les Britanniques ont en tous les cas ouvert un chemin. Contrairement à ce qui était répété, il est possible de sortir de la logique de la construction européenne. La souveraineté populaire est plus forte que l’arrogance d’un petit groupe de nantis.

 A défaut de se retrouver en totalité sur le contenu, la méthode choisie par les Britanniques est celle que nous proposons. Il est possible d’établir un rapport de force avec Bruxelles et Berlin, afin de modifier radicalement les traités européens. C’est notre plan A. En cas d’obstination de la caste au pouvoir dans les sphères européennes, il est nécessaire de prévoir un plan B conduisant à des ruptures unilatérales avec les traités. En toutes circonstances, il reviendra toujours au peuple de décider par référendum. Pas comme lors de cette forfaiture démocratique que fut le traité de Lisbonne imposé en 2007 de force aux Français et qui invalidait le vote négatif du 29 mai 2005 !

L’urgence est bien de sortir des traités. Il s’agit aussi de dénoncer celui qui se prépare en secret pour 2017 ; il aggravera les orientations politiques et économiques pourtant systématiquement condamnées par les peuples. S’émanciper du carcan des traités européens est la seule solution pour lutter contre les vents mauvais de la xénophobie des extrême-droites qui se nourrissent des dégâts sociaux des politiques d’austérité et de l’arrogance de gouvernants déconnectés des aspirations des peuples.

Gardons présent à l’esprit ce que disait Pierre Mendès-France devant l’Assemblée nationale à l’occasion du débat du 18 janvier 1957  relatif à la ratification du traité de Rome (texte auquel il s’était opposé) :

« Le projet du marché commun, tel qu’il nous est présenté, est basé sur le libéralisme classique du XIX° siècle, selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes. […] L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit elle recourt à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale ».