“Les différents débats, auxquels nous assistons ces derniers jours, sur les réfugiés, qui ont fui avec femmes et enfants, les guerres d’Irak, de Syrie, mais aussi celle de Libye qui ne semble pas intéresser la presse française, montrent que les analyses et les opinions sont à l’image des différentes sensibilités politiques de notre pays.

 

Je dois avouer que je suis impressionné par la résistance de certains hommes politiques et leur indifférence devant certains évènements qui secouent notre humanité. Est-il difficile de comprendre cette formule,  simple, qui a résisté à l’épreuve du temps, et qui dit qu’à situations  exceptionnelles, mesures exceptionnelles ?

 

Je suis indigné et choqué par ceux qui n’hésitent pas d’opposer les problématiques sociales actuelles à la situation de détresse qui caractérise ces malheureux réfugiés. Je ne peux non plus accepter ces arguments faciles et irresponsables de certains politiques qui disent : «  ceux qui sont pour les réfugiés, n’ont qu’à les recevoir chez eux. ».

 

A ces politiques, je leur dis que si vous n’êtes pas capables de traiter un dossier de solidarité humanitaire, alors il serait préférable que vous laissiez vos fauteuils à ceux qui sont plus capables que vous.  Je déplore l’absence de la majorité des maires de notre département à la réunion, qui avait eu lieu samedi dernier à la Maison de la chimie, à Paris.

 
Est-il normal que seuls trois des 226 maires du département des Pyrénées-Orientales – Alain Ferrand (Le Barcarès), Roger Paillès (Espira de Conflent) et Jean-Paul Billès (Pézilla la Rivière) – étaient présents à la Maison de la Chimie ? Pourquoi la ville de Perpignan n’était pas présente à cette réunion ? Personne ne demandait qu’on leur édifie un second Moulin-à-Vent, mais seulement de les accueillir selon nos capacités (le patrimoine de la ville le permet), leur trouver des abris dignes et les aider à vivre dans la dignité.

 

Je voudrais dire également à ceux qui, parmi nos concitoyens, s’inquiètent du fardeau financier que pourrait générer l’accueil des réfugiés, qu’ils doivent être surtout exigeants envers leurs maires et leurs politiques pour qu’ils optimisent la gestion de leurs collectivités, pour qu’ils réduisent les dépenses et les gaspillages inutiles et qu’ils les pressent à respecter le non cumul des mandats (politiques et privés), source des problèmes de corruption passive, de prises illégales d’intérêt et de toutes sortes de trafics d’influence. Nous devons méditer à cette citation de Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ».

Fouzi Bouhadi

Ancien conseiller municipal de Perpignan,

Fondateur du parti République Plurielle