“A la veille des municipales, les comptes de l’Agglo sont dans le rouge vif”


Communiqué de Bruno Lemaire, consultant en économie et management, colistier de Perpignan Ensemble avec Louis Aliot (FN)

– “Le président de l’agglo, Monsieur Alduy, serait-il plus efficace en tant que premier adjoint de Perpignan, dont les comptes quoique peu satisfaisants, semblent être gérés un peu plus rigoureusement. De fait, nous avons là un phénomène étrange, dans lequel certains pourraient voir un phénomène de vases, ou de comptes, communicants, puisque si les dettes de Perpignan ont diminué de quelques millions – tout en restant à un niveau très préoccupant – les dettes de PMCA, elles, ont augmenté en 2012 – dernier chiffre connu –  de plus de 100 millions d’euros. Si l’on compare ce chiffre à celui des recettes de l’agglo, un peu plus de 160 millions, il y a de quoi être effaré.

Peut-être comprend-on mieux ainsi les difficultés d’accéder au détail des comptes de l’agglo, dont l’opacité, depuis 2009, semble être devenue un objectif prioritaire. Certes, moyennant beaucoup de temps, et d’argent, on peut se procurer ces comptes, mais en cette ère du numérique, l’agglo PMCA s’obstine à ne diffuser qu’avec parcimonie, et sous support papier, ses comptes de gestion, alors que d’après les recommandations de la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) tout citoyen devrait y avoir un accès simple et rapide.

Là encore, seuls les mauvais esprits prétendront que cette difficulté d’accès est peut être liée à des pratiques discutables. Peu importe, les chiffres sont là, et il suffit de les laisser parler pour se rendre compte que la gestion de notre communauté d’agglomérations est calamiteuse, et aurait même pu faire l’objet d’un avertissement sérieux, voire d’une mise sous tutelle, de la part du préfet dont on peut supposer que ses services ont un accès moins restreint aux comptes de PMCA que le citoyen ordinaire.

Ce que nous disent les quelques chiffres que nous avons pu recueillir sont effectivement éloquents. C’est ainsi que le maire actuel de Perpignan se réjouit d’avoir diminué le délai moyen de remboursement de la dette de la ville en faisant passer sa capacité de désendettement  à 9.2 années. Rappelons que ce ratio Dettes/Autofinancement correspond au nombre d’années qu’il faudrait pour rembourser la dette de Perpignan si on n’y faisait plus aucun investissement patrimonial. Ce ratio, correct sans plus, ne doit cependant pas nous faire oublier que la dette par habitant de Perpignan dépasse encore 1900 euros, soit près de 80% de plus que pour les villes de population comparable.

En ce qui concerne l’agglo, la situation est bien pire. De fait, si nous nous intéressons à ce même ratio de désendettement, il va bien au-delà de que est considéré comme supportable, dépassant ainsi allègrement celui de la ville de Marseille (11.9 années pour 860 000 habitants) ou de Lille (11.6 années pour une population de 233 214 habitants, donc proche de la population de PMCA).

Ce ratio, cette capacité de désendettement, censé déclencher un signal d’alerte dès qu’il dépasse 10 ou 11 années, est carrément au rouge pour PMCA, puisqu’il atteint 16.5 années. En principe, au-delà de 15, ce ratio devrait conduire quasi automatiquement à une alerte préfectorale, elle-même sujette à déclencher une réaction de la Cour Régionale des Comptes.  S’il fallait un motif d’inquiétude de plus,  il suffirait de s’intéresser à un autre taux, celui du ratio d’endettement de la communauté d’agglomérations PMCA qui dépasse celui de la France, puisque ce ratio, qui mesure le montant des dettes ramené aux « recettes » de l’agglo, est de l’ordre de 317%, alors qu’il n’est pour la France « que de » 180% si l’on ramène les dettes de la France à ses prélèvements fiscaux et sociaux.

Quant à savoir si l’agglo est plus mal gérée que la commune de Perpignan, ou s’il y a des transferts plus ou moins occultes entre les comptes de l’une ou de l’autre, nous laissons l’électeur seul juge, même si nous devons à nos concitoyens de rappeler ce qui suit.

Monsieur Pujol, lors d’un récent conseil municipal de Perpignan, à une question qui lui était posée à propos de certains transferts entre Perpignan et PMCA, a eu l’honnêteté, ou la candeur, de signaler que tout cela était financé par la même poche, celle du contribuable, – ou par ses enfants ou petits-enfants, dans le cas d’emprunts – et qu’il n’était donc pas très important de savoir qui signait telle ou telle dépense.

Nous savons déjà que dans le clan Alduy, on aime jongler avec l’argent du contribuable, et il semble que pour les membres de ce clan on n’en est pas à quelques millions près. Mais que ce soit pour l’élection de conseillers communautaires ou pour celle des conseillers municipaux de Perpignan, la transparence et la sincérité des comptes nous semble être une absolue priorité. Une raison de plus pour ne pas se tromper de bulletin lors des prochaines échéances électorales”.