“Solidarité avec les huit de Goodyear, pour l’amnistie sociale : l’honneur d’être pleinement de gauche 

 

Madame la Présidente du Conseil départemental et sénatrice des Pyrénées-Orientales Hermeline MALHERBE,

Madame la Présidente du Conseil régional de Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées et députée de Haute-Garonne Carole DELGA, 

 

Le Parti de Gauche 66 s’indigne du verdict de ce 12 janvier 2016 qui condamne huit des anciens salariés de GOODYEAR à 24 mois de prison dont neuf fermes. Afin d’amener l’entreprise GOODYEAR à renégocier un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi), ils avaient retenu pendant 30 heures leur patron. Pourtant, en juin 2015, l’entreprise GOODYEAR avait été condamnée à suspendre le démantèlement de l’usine d’Amiens-Nord et à payer la somme de 4500 euros (soit 50 euros versés à chacun des 90 plaignants…).

Ce verdict est scandaleusement disproportionné. Il relève bien d’une justice de classe. D’un côté, 4 500 euros pour avoir fermé une usine rentable puis voulu casser l’outil industriel, de l’autre neuf mois de prison ferme pour avoir séquestré le patron coupable !

Comment ne pas y voir la volonté de criminaliser l’action syndicale pour intimider les mouvements sociaux comme à AIR FRANCE ? Dans les deux cas, le pouvoir politique est en cause puisque c’est le procureur de la République qui est à l’origine de la poursuite des ex-salariés de GOODYEAR. Cette dérive s’était accélérée sous le quinquennat d’airain de Nicolas Sarkozy. Au lendemain de son élection à la présidence de la République, François HOLLANDE avait pourtant promis à Jean-Luc MéLENCHON de mettre fin à cette période noire pour l’action syndicale en procédant à l’amnistie sociale pour faits de syndicalisme.  C’était il est vrai peut-être un moment où, du moins en paroles, la finance était encore l’ennemie…

Nous ne doutons pas que vous partagiez une même indignation témoignant d’une fibre sociale. Il en va de l’honneur de la gauche dont la boussole doit être la défense résolue du monde du travail. Nous vous demandons à cet effet d’engager l’exécutif de la collectivité territoriale que vous dirigez à apporter son soutien public aux huit de GOODYEAR. En tant que parlementaires, nous vous demandons d’exiger du gouvernement la fin de la criminalisation de l’action syndicale et le vote d’une loi d’amnistie sociale pour faits de syndicalisme.

La gestion d’une collectivité locale, département ou région, ne saurait être en effet déconnectée des enjeux de politique nationale.

Mesdames, ne doutant pas de votre attachement à la défense des salariés et de l’action syndicale, nous vous serions reconnaissants d’engager de telles initiatives en faveur d’une véritable démocratie sociale plus que jamais menacée par les exigences décomplexées et exorbitantes du MEDEF.

Veuillez recevoir, Mesdames, nos plus sincères salutations républicaines et sociales”.