“Nous sommes en train de laisser construire une société de haine, de sang et de larmes .

Notre département connait certes une forte croissance dans le milieu touristique depuis quelques années, mais il connaît tristement aussi une forte croissance de la délinquance estivale et le constat est sans appel : la plupart des commerçants, salariés de l’hôtellerie, hébergement de plein air et établissements de restauration sont les premières victimes ; en voici quelques exemples récents…

  • En juillet dernier, des restaurateurs du centre ville avaient déjà dénoncé sur les réseaux sociaux des vols à l’arraché sur leurs terrasses, des agressions physiques pour une cigarette et violence morale.
  • Début août, une salariée d’un établissement hôtelier du centre ville et son employeur se sont vus prescrire deux jours d’ITT (Interruption Temporaire de Travail) pour avoir été frappés au visage par un client qui refusait de quitter sa chambre à l’heure, et ce devant une trentaine de clients choqués !
  • Un touriste du Nord s’est vu quant à lui se faire voler sa voiture en pleine journée laissant ses propriétaires sans rien.
  • Ce Week-end encore et encore, les forces de l’ordre ont dû intervenir à nouveau dans un établissement hôtelier du centre pour défendre un réceptionniste victime d’une agression d’extrême violence avec menaces à l’arme blanche ; des menaces réitérées devant les forces de l’ordre par un client qui refusait de présenter sa pièce d’identité prétextant être en Europe, etc.-etc. En un mois et demi les exemples ne manquent hélas pas.
  • Argelès-sur-Mer plus particulièrement, mais également tout le littoral roussillonnais sont concernés par cette nouvelle violence contre les commerces et salariés.

Face à ces délits de plus en plus nombreux et ces agissements de plus en plus dangereux, certains établissements du centre-ville de Perpignan ont dû s’adapter en remplaçant les réceptionnistes de nuit par des sociétés de vigiles ou de sécurité pour ne pas exposer ses salariés aux risques de se faire agresser pour un refus de présenter une pièce d’identité, ou pour avoir demandé de régler leur note ! Nous en sommes-là en 2018.

Faudra-t-il aussi remplacer les réceptionnistes et les serveurs par des agents de sécurité la journée ? Les forces de l’ordre ne sont nullement remis en cause, en revanche dans une société aussi malade qui devient de plus en haineuse au détriment des commerçants et de leurs salariés, il est urgent pour nos élites de réagir car si cela ne vous touche pas aujourd’hui cela vous arrivera demain, ou peut être après demain ou encore après demain, et ce n’est parce que vous fermerez les yeux que vous ne sentirez pas la lame transpercer votre ventre.

Alors, au lieu de financer la construction de bâtiments fantômes et de robots policiers sur lesquels il sera possible pour ces fous-furieux de plus en plus nombreux de s’exprimer sans enfreindre la loi, il est plus que urgent de mettre en place des moyens financiers et d’avoir la volonté de protéger les citoyens qui travaillent pour lutter contre cette violence de plus en plus barbare.

Aujourd’hui, nous avons un réel problème de société et les victimes qui malheureusement n’ont aucun recours sont à la merci du pur hasard ; elles doivent se soumettre à ces délinquants qui eux ont compris que toute façon il ne risquaient pas grand chose. Ils finiront pas dégoûter l’ensemble de celles et ceux qui font tourner l’économie de notre département. Les commerçants et les salariés.

Notre société est malade et nous ne pouvons plus dire le contraire”.

Jimmy PARADIS
(engagé pour la ville de Perpignan).

 

 

Note De La Rédaction (NDLR). Avec tout le respect que vous nous devons, cher Monsieur PARADIS, on dirait que vous découvrez l’eau chaude… Ou l’eau froide en Pays Catalan. Comme on a les élus qu’on mérite, on a évidemment les touristes qu’on mérite ! Et les professionnels du tourisme, saisonniers ou employeurs à l’année, portent une large responsabilité de la situation actuelle, dans la mesure où leur syndicats représentatifs, leurs organismes consulaires, n’ont rien fait pour tenter d’inverser la tendance. C’est trop facile à chaque fois de jeter la pierre aux élus, chacun doit savoir et pouvoir prendre ses responsabilités : au cours de la dernière décennie, que ce soit dans le centre-ville de Perpignan, ou dans nos très populaires stations balnéaires, les professionnels du tourisme sont restés les bras croisés, solidairement et étonnamment muets, face à ce qui était annoncé et que vous dénoncez aujourd’hui. Certes, il n’est jamais trop tard pour (ré)agir, mais le constat, pour l’instant, est là.

Les municipalités se sont certes reposées sur leurs lauriers solaires construits à base d’animations ringardes et obsolètes puisées dans les années 70-80 qui n’intéressent plus personne de nos jours (même lorsqu’elles sont gratuites !) ; les professionnels du tourisme – à de trop rares exceptions près : La Villa Duflot à Perpignan, La Littorine et Le Fanal à Banyuls-sur-Mer, La Sirène et La Nouvelle Vague à Argelès-plage, La chapelle Riquer à Catllar, sans oublier certains domaines viticoles dans l’arrière-pays et quelques clubs de plage sur notre splendide côte… – ne cessent de tirer le tourisme vers le bas, et voilà le résultat : celui que vous décrivez ! Pile-poil ! Et ce n’est pas uniquement une question d’argent : dans la plupart de nos établissement touristiques roussillonnais l’accueil est déplorable, scandaleux parfois, le personnel est souvent incapable de parler anglais ou de vous conseiller un vin de nos terroirs, quant il n’est pas limite dans sa tenue vestimentaire et son hygiène corporelle, la signalisation routière est catastrophique, les services annexes sont inexistants, les réseaux des opérateurs téléphoniques (4G, wifi) pratiquement inaccessibles en haute saison estivale… Et avec tout ça, vous voudriez avoir une clientèle “haut-de-gamme” ? Mais vous rêvez M. PARADIS !

Au sud, nos voisins espagnols – où les commerçants parlent facilement et fréquemment deux à quatre langues – ont su pendant la décennie écoulée se remettre en question, parfois douloureusement au plan économique ; au nord, nos voisins cathares se sont également mobilisés pour répondre efficacement à la nouvelle demande des touristes… et chez nous ? Pendant ce temps-là ?… Nada. Nous n’avons même plus de train(s) à regarder passer. Ou presque.