Si Jean-Paul Alduy (Parti radical), président de l’agglo Perpignan-Méditerranée Communauté d’Agglomération (PMCA) et 1er adjoint de la Ville de Perpignan, avait pris soin au début de l’été – en passant par exemple à Passa pour le Festival de jazz… – de feuilleter la biographie du docteur-maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque, René Marquès, ancien sénateur UDF et ex-président du Conseil général des Pyrénées-Orientales, et surtout de lire à partir de la page 83 le chapitre consacré aux élections sénatoriales de 1992, il aurait pu faire l’économie d’une défaite électorale… Ou s’armer (c’est une image) en conséquence pour (mieux) affronter les grands électeurs du Roussillon !
Le rendez-vous de 1992 avait vu l’élection aux postes de sénateurs des P-O, des deux toubibs les plus en vue à l’époque sur la scène politique départementale : René Marquès (UDF), au 1er tour, et Paul Blanc (RPR), au second tour.
En remplaçant les acteurs politiques de l’époque par ceux d’aujourd’hui, Jean-Paul Alduy aurait bien lu que “C’était écrit”… Il suffisait de remplacer René Marquès par Christian Bourquin, Paul Blanc par François Calvet… et Paul Alduy par Jean-Paul Alduy ! Et l’on obtenait le tiercé sénatorial dans l’ordre. Mieux encore, pour être plus précis : celles et ceux que Jean-Paul Alduy soupçonnent aujourd’hui de trahison figuraient hier déjà pour grande partie dans l’entourage de son père, Paul Alduy, en 1992…
On ne cesse de vous le répéter – et on vous le prouve à la lecture de ces quelques lignes – c’est toujours la même histoire. Comme le disait Jean-Paul Sartre : “Nous vivons dans l’histoire comme des poissons dans l’eau”. Et c’est certainement plus vrai dans le département des Pyrénées-Orientales qu’ailleurs…
Le dimanche 27 septembre 1992, René Marquès et Paul Blanc étaient donc élus sénateurs des P-O.
Au 1er tour, les résultats étaient les suivants. Inscrits : 941. Votants : 934. Exprimés : 880. René Marquès : 472 voix. Paul Alduy, sénateur sortant (UDF-PSD) : 185. Paul Blanc (RPR) : 405. Louis Caseilles (PS-Mitterrand) : 315. Michel Cavallier (PS-Rocard) : 86. Jacques Mulet (FN) : 55. Jean Vila (PCF) : 79. Colette Tignères (PCF) : 75.
René Marquès, élu au 1er tour.
Au second tour. Inscrits : 941. Votants : 927. Exprimés : 900. Paul Blanc (RPR) : 422 voix (élu). Louis Caseilles (PS) : 336. Paul Alduy (UDF-PSD) : 72. Jean Vila (PCF) : 70.
Aussitôt battu, Paul Alduy avait violemment (dans le verbe) dénoncé “des magouilles qui faussent tout (…). Cela fait des mois et des mois que nous constatons dans ce département, dans la ville de Perpignan, le règne des magouilles, le règne des calomnies, le règne des opprobes de toute nature… Tout cela fausse totalement la conscience politique des dirigeants de ce département. Si je m’étais retiré entre les deux tours, cela aurait pu signifier que je participais aussi à une magouille quelconque. Je m’y refuse absolument et je pense que dès demain il faut commencer un combat, très dur s’il le faut, pour le nettoyage de notre département et de notre ville… Très sincèrement, je m’attendais en grande partie à ce verdict des urnes… Dites bien dans vos médias respectifs que ce n’est pas là le dernier combat de Paul Alduy. Je vais maintenant me battre pour la mairie (…)”. C’était (écrit) en 1992… Et c’est en page 91 de la biographie consacrée à René Marquès, “L’oeil bleu, le teint frais et le mot juste” (parue en juin 2011 aux Editions Le Mot De La Fin).