Les ordres viendraient de Paris. Ce n’est donc pas demain la veille, à droite en tout cas, que le Pays catalan s’émancipera de la tutelle parisienne, dans le domaine politique… Puisque l’état-major national de l’UMP, face à la menace de plus en plus plausible d’un basculement de la droite vers la gauche de la Haute-Assemblée, insiste lourdement afin que dans tous les départements où les sièges de sénateurs sont renouvelables le 25 septembre prochain les candidats UMP et/ ou divers-droite (Parti radical, Centristes…) fassent campagne main dans la main… et la fleur aux dents ? Peut-être pas jusque là, dans les Pyrénées-Orientales en tout cas.
C’est ainsi que, depuis Saleilles, Jean-Paul Alduy (UMP en partance pour le Parti Radical de Jean-Louis Borloo) et François Calvet (UMP) – le premier étant sénateur sortant, 1er adjoint de la Ville de Perpignan et président de Perpignan-Méditerranée Communauté d’Agglomération (l’agglo PMCA) ; le second député-maire de Le Soler et vice-président de l’agglo PMCA – ne se quittent plus ! Pourtant, dans le genre “Je t’aime moi non plus”, entre ces deux parlementaires difficile de faire mieux… Avant-hier soir encore, les deux sont allés voir Jean Rède (UMP), maire de Banyuls-sur-Mer, pour solliciter les nombreuses voix de grands électeurs de sa majorité municipale.
Pour Saleilles, dont le maire est François Rallo (UMP) un (très) proche de Jean-Paul Alduy (le fils Fabrice Rallo est aussi l’assistant parlementaire de JPA), c’est François Calvet qui aurait fait le forcing afin d’être présent, car la rumeur devenait insistance (et insupportable) annonçant un ticket Alduy-Bourquin dans les urnes sénatoriales… Pour Banyuls-sur-Mer, Alduy (n’y étant pas en odeur de sainteté et c’est le moins qu’on puisse écrire et dire) ne pouvait s’y rendre sans la complicité tapageuse de François Calvet (dont le suppléant de ce dernier, Jean-Pierre Roméro, UMP, maire de Port-Vendres, est un ami intime de Jeanot Rède). Ce même Jean-Pierre Roméro dont on assure pourtant, et de par ailleurs, qu’il aurait déjà donné des consignes au sein de son équipe municipale pour ne surtout pas voter pour Jean-Paul Alduy
Bref, vous l’avez compris, les ordres sont clairs : Jean-Paul Alduy doit emmener avec lui dans ses fiefs électoraux François Calvet (le seul des candidats à ces sénatoriales à avoir été investi par les instances nationales de l’UMP) et en échange François Calvet doit se présenter dans les mairies UMP avec Jean-Paul Alduy. L’un de va plus sans l’autre, même si personne n’est dupe chacun sait, tant dans ces fiefs “alduyistes” que dans ces mairies UMP, que les deux hommes se boudent en silence(s)… et désormais cordialement (pour ne pas écrire affectueusement) !
Et c’est Jean-Marc Pujol (UMP), le maire de Perpignan installé par Jean-Paul Alduy, qui doit gérer cette crise inavouable, qui a en tout cas la lourde tâche et délicate mission de rassembler les troupes perpignanaises pour éviter tout éparpillement qui, venu du chef-lieu du Roussillon, serait suicidaire au fond des urnes sénatoriales des P-O.
Selon le maire de Perpignan – mais on ne vous dira pas lequel – les comptes des voix UMP dans les P-O s’élèveraient à quelque 460. En gros, il en manquerait une courte centaine pour franchir la majorité absolue le dimanche 25 septembre 2011. Mais, attention, nous sommes dans les P-O et donc en France. Et, justement, comme le rappelait récemment Alain Ferrand (Divers-droite), maire du Barcarès, dans son discours d’investiture, citant l’écrivain Pierre Daninos : “La France est le seul pays du monde où, si vous ajoutez dix citoyens à dix autres, vous ne faites pas une addition, mais vingt divisions”.