Christian Bourquin le 25 septembre après sa victoire à l'élection sénatoriale

Incroyable mais vrai !… Selon des résultats presque définitifs, la gauche remporterait la majorité absolue à la Haute Assemblée de… 2 voix ! C’est-à-dire avec 177 sièges sur les 348 que comptent le Sénat.

Dans ces 177 sièges, le président du groupe PS au Sénat, et candidat à sa présidence, Jean-Pierre Bel, prend en compte les deux nouveaux sénateurs Divers-gauche du Languedoc-Roussillon élus hier, Alain Bertrand, maire de Mende (Lozère) et vice-président du Conseil régional, et Christian Bourquin (élu dès le 1er tour de scrutin !), président de la Région Languedoc-Roussillon et vice-président du Conseil général des Pyrénées-Orientales. Le « problème » est que ces deux nouveaux sénateurs ont été exclus du PS… et qu’ils n’ont toujours pas réintégrés le parti de Martine Aubry.

Bref, vous l’aurez compris, ces deux élus valent de l’or !

C’est carrément un incroyable destin pour en tout cas l’un d’entre eux, Christian Bourquin, parti de rien il y a une vingtaine d’années – il pesait alors aux alentours de 10% dans les élections locales – et qui au fil des rendez-vous électoraux avec la population a réussi à ancrer la gauche en Pays catalan, à lui redonner en tout cas des couleurs et de la confiance.

Grâce à Christian Bourquin, on peut dire que le sol roussillonnais s’est imbibé de ce climat « du temps où la gauche gagnait… ». D’ailleurs, hier soir, autour de lui, dans le Hall Guy Malé de l’Hôtel du Département, au 24 du Quai Sadi-Carnot, flottait l’ambiance d’un certain 10 mai 1981… Pierre Estève, René Olive et Renée Soum, les pionniers de la cause « mitterrandienne » en Pays catalan, étaient d’ailleurs là, solidement ancrés dans le « V » de (la) victoire.

Comme tant d’autres, à la mi-journée, dès l’élection à Perpignan du 1er sénateur de gauche (Christian Bourquin, toujours lui), ils ont explosé de joie en descendant les marches du Palais de Justice, où se déroulait le scrutin de ces élections sénatoriales. Une certaine ferveur populaire s’est vite emparée des militant(e)s. Comme si, soudainement, le peuple de Perpignan (et du département) était « passé des ténèbres à la lumière »… Comme le 10 mai 1981. Comme on vous le dit !

Pour en arriver là, Christian Bourquin a dû surfer sur la place des grands hommes. D’ailleurs, ce matin, chacun(e) s’accorde à reconnaître son style et sa nouvelle dimension : « Bourquin a fait un excellent discours hier soir, sans doute le meilleur de sa carrière d’élu. Il s’est définitivement positionné au-dessus de certains clivages traditionnels, même si l’homme a réaffirmé avec conviction ses valeurs républicaines d’homme de gauche. Hier soir, il a tout de même reconnu : Je suis conscient que mon élection dépasse ma base politique conventionnelle », analyse un proche de l’autre sénateur des P-O élu hier, François Calvet (UMP).

Il est vrai que durant toute cette campagne, nombre de grands électeurs issus de communes de droite, n’ont pas vu dans Christian Bourquin l’homme de gauche mais ils ont été séduits avant tout par le président de la Région : « Il n’a jamais été méprisant vis-à-vis des gens qui n’affichaient pas sa couleur politique. Il a ouvert la voie d’une autre voix », s’enthousiasme encore ce proche du… député-maire du Soler.