Personne en parle : ni les médias locaux, bien sûr, ni les hommes politiques, naturellement, ni celles et ceux qui disent aimer et défendre le “Pays Catalan”… Tout juste s’ils se réveillent, sur le sujet, lorsque l’actualité d’un rapport ou d’une convention donne un coup de projecteur sur le thème…

Depuis des années, les investissements sont très en recul s’agissant des réseaux routier, intercommunal et communal sur le territoire de notre département des Pyrénées-Orientales. Pour être plus juste avec la réalité il faut remonter aux années Marquès – du nom du temps où feu le sénateur René MARQUèS était président du Conseil général des P-O (1987 – 1998) – pour retrouver sérieusement une politique active d’investissement sur la voirie à la hauteur du problème, du phénomène.

Aujourd’hui, dans certains coins de notre département, l’abandon du réseau routier est tel qu’il n’y suffira plus de réparer ou de colmater (nids de poule, fissures béantes, etc.-etc.), il faudra carrément tout refaire ! Et à quel prix s’il vous plait ? Les points noirs de cette situation d’une extrême gravité (et dangerosité tant pour les automobilistes que pour les piétons) se situant dans l’agglomération perpignanaise, dans le Vallespir, en Conflent, ainsi que sur le territoire de la Communauté de communes Albères/ Côte Vermeille/ Illibéris (pour Elne)…

Le sujet devient inquiétant par endroits qu’il pourrait déboucher rapidement sur des actions judiciaires émanant de citoyens contre les collectivités locales. Parfois, ce sont ces collectivités qui sont prises à leur propre piège, si l’on peut s’exprimer de la sorte : ainsi, le lundi 17 octobre dernier, 160 élèves des écoles d’Elne ont failli ne pas débarquer à la Ferme de Découverte, située entre Argelès-sur-Mer et Saint-André, parce que justement les bus du Conseil Départemental (ex-Conseil Général) des P-O ne voulaient pas venir jusqu’au site “à cause du mauvais état de notre chaussée”

Il faut savoir que la Ferme de Découverte accueille plus d’une centaine d’autocaristes et que certains chauffeurs nous ont évoqué devoir demander aux élèves que se mettre du même côté pour éviter de risque de chavirement…

Les services techniques municipaux de la Communauté de communes d’Argelès-sur-Mer sont venu mettre du sable en catastrophe pour reboucher certains trous… parce que entre temps les décideurs auraient appris que les médias locaux s’apprêtaient… à faire leurs gros titres l’état des routes dans le département.
Franchement, très sérieusement, n’est-il pas plus urgent de s’occuper de la sécurité routière de tous, des investissements dans nos infrastructures collectives (…), plutôt que d’amuser la galerie sur le nom du département ou de râler contre la Région ? Décidément, ce Pays catalan ne tourne pas rond ! Il y a désormais des choix de société à faire. Par exemple, la commune d’Argelès-sur-Mer doit-elle continuer d’engloutir annuellement des centaines de milliers d’€uros dans le festival Les Déferlantes pour satisfaire les bobos le temps d’un week-end, mi-juillet, et abandonner les quelque 11 000 habitants le reste de l’année à leurs “chers” nids de poule ? A méditer.