Une déclaration de Nicolas GARCIA, conseiller départemental et secrétaire départemental du PCF/ Front de Gauche.

“En mon nom personnel et au nom des communistes de ce département que je représente, je demande aux parlementaires des Pyrénées Orientales de ne pas voter la déchéance de la nationalité.  Votez toutes les mesures qui vous paraissent justes pour lutter contre le terrorisme, si ça vous chante, vous en assumerez ensuite les conséquences, mais de grâce ne revenez pas sur la nationalité et ne décidez pas d’articles qui en situation « d’état d’urgence », donneraient les pleins pouvoirs à une seule femme ou à un seul homme en l’occurrence le Président de la République.  Même aux heures les plus sombres de notre histoire l’obscurantisme, le fascisme… ont été battus par la liberté, le progressisme, l’ouverture. Prenons exemple sur la création du Conseil National de la Résistance en pleine occupation, en pleine répression, en pleine deuxième guerre mondiale, dans la clandestinité l’ensemble des forces engagées dans la Résistance se sont unis autour d’un programme extrêmement ambitieux notamment au plan des libertés et de la démocratie. Aujourd’hui la plus part des spécialistes affirment que les lois déjà votées, si elles étaient bien appliquées, sont suffisantes pour combattre le terrorisme. Alors pourquoi ?

Prenons mon exemple, né en France de parents étrangers, je suis devenu français à 5 ans. Si la notion de déchéance de nationalité est introduite dans la constitution, même si elle ne me concerne pas encore directement, comment pourrais-je me sentir encore pleinement français à l’avenir ? Réfléchissez mesdames et messieurs les parlementaires, sans rien changer à la nouvelle constitution proposée et par extension ou dans le même esprit de son article sur la déchéance de la nationalité, d’autres pourraient un jour enlever à des personnes comme moi la nationalité française choisie par leurs parents. Je suis militant communiste déclaré et actif, un gouvernement d’extrême droite et même de droite extrême considérera peut être un jour cela comme un danger pour le pays. Qui peut me garantir alors  qu’en s’appuyant sur la constitution tel qu’il est proposé de la modifier, il ne puisse m’enlever la nationalité française acquise après ma naissance ? Le droit du sol doit est sacré et la nationalité française accordée une fois pour toutes”.