Communiqué de presse.

“Le 20 décembre 2017, lors de sa 72e session, l’assemblée générale des Nations Unies a adopté officiellement la Décennie pour l’Agriculture Familiale 2019-2028. Le MODEF porte-parole des exploitants familiaux milite et agit pour faire reconnaître l’importance de l’agriculture familiale comme modèle de développement durable pour nos territoires ruraux.

Au lancement de l’année internationale de l’exploitation familiale en 2014, on a vu se construire la ferme des 1000 vaches laitières dans la Somme et d’autres projets de ce type sont en train de voir le jour. Les objectifs premiers n’étant plus de nourrir l’humanité mais spéculer sur la méthanisation, entre autres. Le MODEF alerte sur cette forme d’agriculture qui transforme les fermes en usine à produire avec toutes les conséquences sur l’environnement, l’aménagement des territoires et la filière élevage. On se trouve face à deux types d’agriculture, une agriculture industrielle fournisseur de matières premières et une agriculture faite d’exploitations familiales attachées à leurs produits. La multiplication des exploitations industrielles n’a rien réglé quant au problème de la famine dans le monde, bien au contraire, celle-ci croît avec la disparition de millions de petits paysans.

Les consommateurs ne sont plus dupes, ils sont de plus en plus attentifs en matière de qualités et l’expriment à toutes occasions. Il faut donc s’appuyer sur cette exigence montante dans le cadre de l’élaboration d’une charte qualité qui devra s’imposer du champ à l’assiette, par une politique d’éducation du goût dès le plus jeune âge, dans les cantines scolaires notamment. Cette attente du consommateur exige une politique de recherche publique dotée de moyens financiers et humains qui prend en compte les qualités organoleptiques comme critère essentiel.

Avec la proclamation de la décennie de l’Agriculture familiale, le MODEF attend des actes forts de la part du gouvernement et de l’Europe afin de mettre en place une politique agricole et alimentaire ambitieuses, permettant d’assurer un revenu aux exploitants et garantir une sécurité alimentaire pour tous.

Le MODEF demande instamment une régulation européenne par l’instauration de prix minimum garantis couvrant les coûts de production et assurant la rémunération du travail paysan. Pour obtenir ce dispositif, le MODEF revendique des mécanismes législatifs qui permettraient d’une part de s’attaquer aux marges tout au long de la filière, celles prises par les transformateurs comme par les distributeurs grâce au coefficient multiplicateur et d’autre part de fixer un prix plancher couvrant les coûts de production qui permettrait de garantir un revenu aux paysans. Le MODEF déplore que l’agriculture soit quasi le seul secteur pour lequel c’est l’acheteur qui fixe le prix et établit la facture. De fait s’impose l’évidence de revoir la loi sur les relations commerciales en agriculture”.