Qu’ils soient privés ou professionnels – même si bien évidemment tous ne sont pas à loger à la même enseigne – les loueurs de meublés saisonniers exerçant dans le département des Pyrénées-Orientales, principalement sur le littoral roussillonnais, seraient-ils responsables de la situation qui cet été 2020  s’est fortement dégradée s’agissant des incivilités et des violences en tous genres ?

Pour partie oui. Pour la population permanente des P-O qui vit donc à l’année, notamment dans les stations balnéaires d’Argelès-sur-Mer et de Canet-en-Roussillon : “cela ne fait aucun doute !”.

Et, à y regarder de plus près, les faits et les analyses plaident effectivement en faveur de ce constat émis majoritairement par les riverains demeurant dans des quartiers réputés paisibles, jusqu’ici “résidentiels”, proches des plages, du front-de-mer.

D’abord, il y a deux à trois mois en arrière encore, on ne savait pas si pour la saison estivale en cours l’hôtellerie de plein air fonctionnerait normalement, si même elle pourrait ouvrir ses portes. De très nombreux adeptes du camping bien décidés à ne pas annuler leurs vacances au bord de la Méditerranée se sont donc tournés vers les locations saisonnières : airbnb, mais également par internet auprès des agences immobilières traditionnelles qui font de la location saisonnière, ou encore parmi des particuliers sans expérience qui arrondissent ainsi leurs fins de mois…

Ensuite, notamment pour une certaine jeunesse festive (et ingérable) issue des grandes métropoles françaises, Costa Brava et Costal del Sol espagnoles n’ont pas été cette année la destination prioritaire, la crise sanitaire liée au COVID-19 et sa kyrielle de protocoles ayant échaudé les esprits.

Enfin, toujours à cause de ce satané coronavirus (COVID-19), la plupart des loueurs saisonniers n’ont pas hésité à casser historiquement les prix pour attirer n’importe qui (et n’importe comment) afin de remplir coûte que coûte, vaille que vaille, leurs locations. Concernant notre littoral en particulier, cela est vrai pour Argelès et Canet.

Tout cela a donné un cocktail explosif… alimenté par la canicule. Chauffe Marcel !

Bagarres, dégradations de mobiliers et de véhicules, incivilités diverses ont ainsi pollué l’été en Roussillon.

A Argelès-sur-Mer, par exemple, certains anciens n’hésitent pas à comparer la situation actuelle avec “ce que nous avons mal vécus, il y a une vingtaine d’années, lorsque la Municipalité avait signé des offres de séjour et passé des contrats avec certaines banlieues… On a vu déferler des bandes incontrôlées, livrées à elles-mêmes et à toutes sortes d’incidents parce que personne ne les accompagnait. Cette année, la zone est de retour !”. Les anciens s’en souviennent encore. Et encore.

A Canet-plage, sur le parking situé derrière l’immeuble du casino JOA, ce vendredi 14 août, au petit-matin, un groupe de jeunes gens éméchés en était encore aux mains… De source généralement bien informée, les gendarmes ont dû intervenir vers 6h pour menotter les énergumènes.

La fermeture des discothèques n’est pas seule en cause dans ce contexte inhabituel. Le problème est ailleurs.

Dans les campings, il y a des horaires et une règlementation stricte à respecter, avec des gardiens habitués à gérer les situations à l’intérieur et aux entrées/ sorties.

La population marginale qui pose vraiment problème et qui a littéralement pourri l’été 2020 en Roussillon, s’est détournée des campings (pour les motifs évoqués plus haut dans le texte) pour s’installer dans les locations saisonnières, livrée à elle-même.

La plupart du temps, les propriétaires n’habitent pas sur les lieux qu’ils louent, donc ils ne peuvent mesurer l’ampleur des dégâts des “je m’enfoutistes” qui occupent les locations saisonnières dans une totale anarchie ambiante.

Quand aux agences immobilières, en règle générale elles n’assurent pas un suivi du séjour, se contentant de faire l’état des lieux à l’arrivée et au départ des locataires. Entre temps, c’est le voisinage qui trinque et qui doit subir toutes sortes de pollutions, voire de menaces.

Offices de tourisme et professionnels de la location immobilière saisonnière doivent plancher sur cette nouvelle donne. On sait que les professionnels, dans leur grande majorité, seront vigilants à l’avenir, parce que c’est leur métier, et qu’ils ont une déontologie, en revanche on peut légitimement s’inquiéter des particuliers de plus en plus nombreux qui se sont engouffrés dans cette activité touristique.

L.M.