Les frasques du docteur Fernand Siré (UMP), député-maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque et vice-président de Perpignan-Méditerranée Communauté d’Agglomération (l’Agglo PMCA), n’amusent plus personne, en particulier au sein du Comité départemental de l’UMP’66 où ses sorties médiatiques provoquent de plus en plus de gingivites. Certain(e)s de ses collègues élu(e)s n’apprécient plus son côté “donneur de leçons”, et ce “d’autant que celui qui veut laver plus blanc que blanc est loin d’être aussi blanc qu’il voudrait lui-même paraître… A force de vouloir être transparent, il fait plus tâche que les autres et, surtout, devient inutile et encombrant pour le parti !”, s’inquiète une personnalité roussillonnaise de la Majorité présidentielle.

A l’évidence, et pas seulement en Salanque et sur le territoire de la 2ème circonscription où il a réussi l’exploit de semer la zizanie en faisant bande à part, en mettant le feu aux poudres par ses exclamations goguenardes et son esprit pointu comme une boule, Fernand Siré a mis l’électorat sens dessus dessous. Pour les uns, il joue à deviner et à dire des foutaises. Pour les autres, il a encore perdu une occasion de se taire, c’est un fauteur de troubles. Pour d’autres, il tire ses dernières cartouches, se sachant perdu, politiquement s’entend, éliminé de la compétition avant d’avoir même mis ses pompes dans les starting-blocks des prochaines échéances électorales.

En (l’)attendant, il fait des dégâts. Nombre d’élus de l’UMP dans sa circonscription lui tournent le dos, ne veulent plus entendre parler de lui… et annoncent que le moment venu “il est hors de question d’aller battre la campagne à ses côtés”, refusant d’adhérer à ses théories de café du Commerce (les Laurentins apprécieront). Bref, le slogan “Rien à Siré !” est désormais très en vogue du côté de Claira, du Barcarès, de Torreilles, de Sainte-Marie-la-Mer, de Canet-en-Roussillon et au-delà jusqu’à la Riberette.

Il faut dire et (bien) reconnaître que depuis quelques semaines, en collectionnant ses têtes de Turc (à droite de préférence), le député-maire UMP de Saint-Laurent-de-la-Salanque a mis le paquet pour se mettre beaucoup de gens à dos, à commencer dans sa propre famille politique… au point, par exemple, de ne pas se rendre à Villepinte, le week-end dernier, pour assister au meeting national du président-candidat, Nicolas Sarkozy, son candidat ! Certes, souligne-t-on à l’UMP’66, “ne lui jetons pas la pierre, Fernand Siré n’était pas le seul député à être absent du casting, mais maintenant qu’il ne soit pas étonné si au lendemain de la présidentielle il lui est opposé – imposé ? – un autre candidat issu de la droite parlementaire…”.

Même à l’Hôtel d’Agglomération, à Perpignan, il est devenu la fable du public. Cela amuse, cela a surtout le don d’irriter certains de ses collègues accrochés comme lui au wagon de l’UMP : “Il pousse le bouchon un peu loin, il dépasse les bornes, ses exaspérations et son inconstance tournent au vinaigre et au règlement de comptes en permanence”, entend-on le plus souvent à droite. “S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer”, se délecte-t-on… à gauche !