Hier, aux alentours de 17h, Daniel Mach (UMP), maire de Pollestres et vice-président de l’agglo de Perpignan (PMCA), député-candidat sur la 1ère circonscription, espérait que le FN se retirerait de la 1ère circonscription pour lui laisser le champ libre face à la candidature du socialiste Jacques Cresta… Rêveries !

Il a pourtant osé l’imaginer. Il aurait même cherché à approcher Louis Aliot… Nous dit-on. En vain.

Avouez que la vie est bizarre. Drôle de vie !… Pourquoi Siré et pas Mach ? Pourquoi Fernand et pas Daniel ? Pourquoi Saint-Laurent et pas Pollestres ? Pourquoi la 2ème et pas la 1ère ?… Mais pourquoi Louis Aliot a-t-il préféré faire un cadeau à Fernand-Siré-UMP-maire-de-Saint-Laurent-de-la-Salanque-candidat-sur-la-deuxième-circonscription, plutôt qu’à Daniel-Mach-UMP-maire-de-Pollestres-candidat-sur-la-première-circonscription ?

Daniel Mach est déçu. Lui qui pourtant s’était installé de tout son poids à la droite de la droite de l’UMP… Voisin du FN, à cette place là, pour mieux s’emparer de l’électorat le temps venu… Voisin du FN et avec des idées si proches qu’elles en devenaient perméables au fil de la campagne. Vraiment, sincèrement, c’est à désespérer de tout ! C’est même franchement injuste pour Daniel Mach.

Non, sur ce coup là, Louis Aliot n’a pas été sympa. A moins, le saura-t-on vraiment un jour ?, que Louis Aliot en choisissant de soutenir FS au détriment DM ait voulu faire de l’humour belge… Réponse dimanche prochain, au soir du second tour, ne serait-ce que pour voir si le n° 2 du FN n’a pas fait au généraliste de la Salanque un cadeau empoisonné !

LE BOULET DE FERNAND…

En attendant, Louis Aliot a mis hier après-midi l’UMP’66 au bord de l’implosion. En désordre de bataille pour les municipales à venir sur Perpignan et dans son agglo.

Désormais, à droite, sur le sol roussillonnais, “plus rien ne sera comme avant”. Car en apportant un soutien intellectuel, idéologique et médiatique (il ne manque plus que le matériel !!!) sans faille à Fernand Siré – ce doit être là d’ailleurs une première unique… et pas que sur l’échiquier départemental – Louis Aliot a créé le schisme au sein de l’UMP’66.

C’était d’ailleurs certainement calculé pour… Et de longue date. Fernand Siré s’en était vanté lui-même à plusieurs reprises, bien avant le 1er tour des élections législatives, sans en attendre les résultats.

Réélu ou pas député dimanche prochain, avec la machine “Frontiste” à ses côtés pour aller à la bataille électorale, qu’il le veuille ou non – mais après tout il l’aura voulu – Fernand Siré prend le risque de trainer le FN comme un boulet dans sa carrière politique.

Louis Aliot , de son côté, a mis en place une stratégie, aux portes de Perpignan. Elle vaut ce qu’elle vaudra. Il s’est inscrit dans un système qui est le sien… et que surtout Fernand Siré n’était pas obligé d’accepter.

Louis Aliot s’est très vite acclimaté au Pays catalan, côté jeu politique. Il connaît parfaitement les problèmes cruciaux auxquels l’électorat local de droite est plutôt sensible – l’immigration, l’insécurité, la précarité, etc – il a trouvé en Fernand Siré un porte-drapeau tombé du ciel. Et en plus, la suppléante du député-candidat, Christine Llorens, est une très proche collaboratrice, à Paris, de Jean-François Copé… C’est ce qui s’appelle faire d’une pierre deux coups !

Nous, en tout cas, on connait une personne qui a dû se retourner dans sa tombe, la nuit dernière, en apprenant la nouvelle (l’aide apportée par le FN à Fernand Siré). C’est Mme Arlette Franco.

Ex maire RPR de Canet-en-Roussillon et députée de la 2ème circonscription des P-O, elle n’avait certainement pas choisi pour suppléant un certain Fernand Siré pour en arriver là. Gaulliste, elle a toujours combattu les idées du FN avec une vigueur dans le verbe qui résonne encore dans certaines pages de la presse locale.

Bref, très sincèrement, on n’aimerait pas être à la place de l’actuel maire de Canet-en-Roussillon, Bernard Dupont, et de tant d’autres figures emblématiques de la Côte encore – soutiens actifs du député-candidat Fernand Siré aux côtés désormais du Front national – lorsqu’ils s’élanceront dimanche prochain pour mettre leur bulletin dans l’urne. Même dans le secret de l’isoloir ! Car tout se sait, un jour ou l’autre. Le capitaine Pierre Sergent, qui fut leader “Frontiste” à Perpignan à la fin des années 80, et auquel Mme Arlette Franco s’opposa dans le respect et avec panache par journalistes interposés, appelait ça : “La voix de l’Honneur”…