Le magazine Valeurs actuelles, paru hier, consacre un important article à la situation politique dans la 1ère circonscription des P-O, sous le titre : “Le FN en embuscade. Perpignan, numéro deux du Front national, Louis Aliot défie l’UMP Daniel Mach. Un duel “à droite toute” sur fond d’insécurité. Et un espoir de conquête pour le FN. Reportage”.

Cet article commence par un interview dans le texte de Jean-Marc Pujol (UMP), maire de Perpignan : “Il y a une défiance générale vis-à-vis de l’action publique et des politiques. Nous avons été incapables de régler certains problèmes, notamment l’insécurité…”.

Jean-Marc Pujol se sent obligé de monter au créneau pour défendre le candidat de la ville de Perpignan, Daniel Mach (UMP), maire de Pollestres et député sortant, en allant chasser sur les terres du FN : “Avec Daniel Mach à l’Assemblée nationale, ce sera : non au droit de vote des étrangers; non à la régularisation massive des sans-papiers; non à la légalisation du cannabis; non à l’assistanat généralisé; non au matraquage fiscal”.

Dans ce secteur à la fois le plus “perpignanais” (60% de la ville) et le plus disputé (quasi-égalité entre Sarkozy et Hollande aux deux tours de la présidentielle), “la crainte d’une percée du Front national est d’autant plus vive, écrit Arnaud Folch, de Valeurs actuelles, que son représentant est le numéro deux du parti et compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot. Très médiatisé depuis la présidentielle, désormais reconnu dans la rue, celui-ci ironise sur ce qu’il nomme “la droite Canada Dry ; ça a la couleur du FN, ça parle comme le FN, mais ce n’est pas le FN!”. Difficile, pourtant, de faire de Mach, membre de la Droite populaire, un “centriste mou”… Aliot le reconnaît : “Il vient sur notre terrain, mais il ne vient pas de très loin. A quelques rares exceptions, l’homme s’est toujours bien comporté avec nous. Nous avons même des amis communs !”.

“Mach 3”, comme le surnomment ses militants, réussira-t-il à contenir la “vague bleue marine” prédite par beaucoup après les 23% obtenus dans la 1ère circonscription des P-O par la présidente du FN à la présidentielle ? Peu connu nationalement, l’homme bénéficie d’un fort ancrage local. Totalement atypiques, son parcours et sa personnalité y sont pour beaucoup. Les deux se lisent sur son physique hors norme de véritable molosse. A 56 ans, les épaules et le cou de taureau de ce député fort en gueule à l’accent à couper au couteau font immédiatement penser à l’ancien boxeur qu’il a été (…).

DANIEL MACH, ATTABLé DEVANT UNE MONTAGNE DE BROCHETTES PRéCéDéES D’UN JACK DANIEL’S : “LOUIS ALIOT EST UN TYPE BIEN”

Et la rédaction de Valeurs actuelles de poursuivre : “Député depuis dix ans, Daniel Mach assure : “Si je suis réélu, ce sera mon dernier mandat”. Attablé devant une montagne de brochettes précédées d’un Jack Daniel’s, Mach le reconnaît : “ça risque d’être difficile”. Le candidat du FN ne se contente pas, en effet, de profiter de la vague mariniste. En lice pour la troisième fois dans la circonscription, Aliot, 42 ans, bénéficie lui aussi d’une solide implantation : cabinet d’avocat à Perpignan, maison à Millas, dans la périphérie. Ne lui ont manqué que 260 voix pour l’emporter aux cantonales de 2011. Comme son adversaire UMP, le candidat FN est une personnalité épicurienne haute en couleur, au fort accent du sud et humainement appréciée. “Louis Aliot est un type bien”, dit Mach de cet ancien deuxième liggne de rugby – “le” sésame pour s’imposer à Perpignan. “Je discute avec lui, il n’y a rien à dire contre l’homme”, affirme, de son côté, le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol. Pas de diabolisation donc, et même un vrai élan de sympathie dû, notamment, à sa nouvelle médiatisation (…)”.