Nicolas GARCIA, vice-président du Département en charge de l’Eau communique :

 

“La tendance à la sècheresse est loin d’être enrayée.
Chacun a pu s’en apercevoir nous avons connu en octobre et novembre derniers une pluviométrie conséquente (393 millimètres par M²), mais cette bonne période n’a en définitive été que l’exception qui confirme la règle. En effet, en tendance depuis plus de 10 ans, le dérèglement pluviométrique*, la sécheresse, la baisse du niveau des nappes s’aggravent.
Depuis début décembre, il n’a plu que 60mm dont en février, seulement 2,4 millimètres alors que la moyenne pour ce mois est habituellement de 50 millimètres. C’est très faible et inquiétant. Pour comparaison : juillet 2018 : 10,5m – aout 2018 : 33,3 mm – novembre 2017 : 1,6 mm. En résumé, pour l’année hydrologique 2018-2019, entre le 1er septembre 2018 et le 28 février 2019, on a un cumul de 493 mm. Pour comparaison, le cumul moyen d’une année entière est de 556mm par m². En réalité, même si les pluies d’automne ont soulagé nos nappes, des secteurs comme « Aspres – Réart » (Thuir – Bages – Villeneuve) et la bordure côtière nord (Salanque – Barcarès) sont classés en situation de vigilance – alerte ou carrément de crise. L’ensemble des autres secteurs n’est pas à l’abri, loin s’en faut! S’il ne pleut pas en mars et avril nous allons vers de sérieux problèmes de sécheresse cet été.

Sachant que déjà, et cela n’était jamais arrivé par le passé, le Préfet a été amené depuis deux ou trois an à prendre des arrêtés sècheresse en plein hiver. Cela montre combien il est urgent que les élus et les collectivités, les associations, les usagers, les services de l’état travaillent à une mise en commun de la ressource en eau pour la protéger et en assurer la qualité et la quantité nécessaire à toutes les consommations. C’est bien parti ! Depuis début janvier presque toutes les communes, communautés de communes, syndicats en charge de la production de l’eau potable, travaillent ensemble à la « préfiguration » d’un syndicat mixte de production d’eau potable à l’échelle du département.

Le Conseil Départemental, impliqué depuis toujours dans les politiques de l’eau, finance cette réflexion. Le but est de donner en fin d’année 2019 à toutes ses collectivités territoriales le plus d’éléments financiers et techniques possible aux élus, afin que ces derniers prennent la décision de créer ou pas, un syndicat mixte départemental de production d’eau potable (Bien sur on ne parle que de production, pas de distribution et d’assainissement). Si cette structure, de type SYDETOM (ordures ménagères) ou UDSIST (restauration et transport scolaires)… voient le jour, nous serions en capacité d’affronter un avenir qui ne s’annonce pas brillant quant à la question de l’eau.

Nous pourrions garantir sur tout le territoire du département, l’accès à une eau de qualité et en quantité suffisante sans avoir à faire appel à la désalinisation ou au tuyau du Rhône”.

 

* Pluviométrie (données Météo-France Perpignan).