Selon le quotidien national Le Figaro daté du week-end dernier, sous le titre “La délinquance s’installe sur les plages” : “De nombreuses stations balnéaires enregistrent une forte hausse de l’insécurité. Elles ont d’autant plus de mal à lutter que les effectifs des forces de l’ordre sont en baisse. Certaines communes doivent s’équiper de dispositifs de surveillance (…). Le mois de juillet n’est pas encore terminé et pourtant, dans certains secteurs du Languedoc-Roussillon, le nombre de procédures enregistrées par les forces de l’ordre est déjà au même niveau que celui de l’ensemble de la saison 2012. C’est le constat de CRS maîtres nageurs sauveteurs envoyés en renfort saisonnier sur les plages (…)”.

En Languedoc-Roussillon, ce sont les départements de l’Hérault (34) et des Pyrénées-Orientales (66) qui seraient les plus touchés par cette hausse de la délinquance.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si dans le dernier bulletin municipal d’information de la Ville d’Argelès-sur-Mer qui vient de paraître (n°112 juillet-août 2013), Pierre Aylagas (PS), député-maire, intitule son édito : “Un été en toute sécurité”, soulignant que sa ville, en saison estivale, voit sa population (10 000 habitants environ), multipliée par 15, “cette affluence exceptionnelle ayant pour envers du décor d’entraîner immanquablement, comme dans les autres stations touristiques, son lot d’incivilités en tous genres (…)”.

Pierre Aylagas, en écrivant ces lignes, ne croyait peut être pas si bien dire. Depuis le début du mois de juillet, dans la commune, on assiste à une véritable déferlante – un festival !, sans jeu de mots… – d’incivilités et d’incidents en tous genres, jusqu’à, il y a une semaine pile-poil, une bagarre générale entre camelots sur le marché en plein air qui se tient les lundis, mercredis et vendredis matins sur le parking des platanes, de mi-juin à mi-septembre. Voitures caillassées, coups de poings, etc., mais, à l’arrivée, selon Dame Statistique, il ne se serait rien passé.

Pire : on voit pour la première fois des commerçants ayant pignon sur rue dans les allées piétonnes, faire des allers-retours avec leur banque dès que le fonds de caisse atteint un certain niveau, “parce que les tentatives de braquages seraient monnaies courantes”. L’un d’entre eux a même poursuivi un automobiliste de la région Ile-de-France qui, dans l’échappée, a perdu les plaques d’immatriculation de son véhicule : volées et posées grossièrement !

Le directeur d’un établissement de nuit a fini à l’hôpital à Perpignan (un Å“il éclaté et un traumatisme crânien) pour avoir osé remettre en place un groupe de jeunes qui manquait de respect à une boulangère de la station. Une commerçante a été défigurée (8 jours d’ITT) pour avoir simplement demandé à une voisine de baisser le son de sa stéréo. Sans oublier l’attaque du Petit-Train, digne d’un western-spaghetti ! Etc.-etc.

Pourtant, dans ce même éditorial municipal, le député-maire insiste : “Notre rôle est d’assurer la tranquillité, le bien-être et la sécurité de tous. Pour cela, les services municipaux, en étroite collaboration avec ceux de l’Etat, sont mobilisés depuis de nombreuses semaines pour remplir comme il se doit ce devoir, trouver des solutions rapides et efficaces. Les mesures indispensables ont été adoptées : la police municipale patrouillera 24 heures sur 24 jusqu’au début du mois de septembre ; aux portes de l’été, ses effectifs sont passés de 25 à 41. Par ailleurs, près d’une cinquantaine de gendarmes (contre dix-huit le reste de l’année) sont réquisitionnés. C’est donc un total d’une centaine d’uniformes qui sont garants de la loi sur l’ensemble du territoire argelésien. J’ajouterai à cet effectif la trentaine de sauveteurs aquatiques, également assermentés, qui jouent un rôle essentiel dans le maintien de la sécurité au niveau des plages. Enfin, je n’oublierai pas de citer le centre de secours qui, avec sa soixantaine de pompiers (dont vingt-deux renforts saisonniers), appartient également à ce dispositif (…)”.

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AVERTISSEMENT : Les autres stations balnéaires du littoral catalan sont également concernées par ce phénomène de délinquance estivale. Nous avons choisi de placer Argelès-sur-Mer sous les projecteurs parce que la commune devient en été ni plus ni moins la ville la plus peuplée du département des Pyrénées-Orientales, avec plus de 150 000 habitants.