“Les oubliés de l’Agly

Ce samedi 25 la ministre descend de Paris pour saluer l’ensemble des autorités de la sécurité et des services administratifs, pour leur gestion exemplaire du violent épisode Méditerranéen
Notre usine étant située au bord de l’Agly nous sommes en première ligne pour juger de la question !
Le mercredi 22 voyant la rivière monter dangereusement, vers 11h, je fais mettre en sécurité toute l’informatique ainsi que mettre en hauteur le maximum de marchandises situées dans les magasins et sur les parkings… vers 13h je renvoie tout le personnel à part six personnes du magasin.
Vers 16h, alors que l’eau commence à monter sur les parkings et que nous sommes en train de tenter de calfeutrer les portes et ouvertures, vient pour la première fois un agent du Conseil Départemental nous signaler que l’eau rentre chez nous côté rivière !
Le jeudi 23 janvier, à 6h du matin, nous venons constater les dégâts ! Quinze centimètres d’eau et de boue dans les bureaux ! Vingt à vingt-cinq centimètres dans les ateliers et magasins… nous prévenons tous les salariés qui arrivent dès 8h ; équipés de bottes, balais et le grand nettoyage commence avec les moyens du bord, durant la matinée l’eau se retirant et le parking étant impraticable, car couvert d’une épaisse couche de boue, une entreprise voisine veut bien nous louer un camion balai et nous parvenons à le nettoyer entièrement, nous permettant ainsi de positionner nos véhicules.
C’est alors que vers 16h, un véhicule sécurité de la mairie de Pia vient nous alerter de lâchers d’eau du barrage de l’Agly en nous demandant d’évacuer !

Et, en effet, quelques dizaines de minutes plus tard, l’eau recommence à monter, envahissant à nouveau notre parking et à ce moment-là je commence à m’énerver sur France Bleu Roussillon devant le manque de communication et l’incapacité de prévisions de nos agents administratifs !
Tout le nettoyage est à refaire !
Aucune information, aucune aide d’aucun service de l’état ni du Département, alors que cette usine emploie une centaine de personnes !
Aucun message pour s’inquiéter de notre délicate situation émanant des services de l’Etat ou du Conseil Départemental !
Aucune visite d’autorités ou d’élus afin de constater les dégâts, à part le député de la circonscription, Louis ALIOT, qui est venu, a constaté et pris quelques photos !
Où sont tous ces inspecteurs et contrôleurs de l’Etat que nous subissons à longueur d’année quand l’entreprise doit faire face à un tel sinistre ?
Comme d’habitude nous serons seuls à résoudre tous les problèmes et conséquences de certains manquements afin de ne point licencier et faire redémarrer cette usine aujourd’hui totalement arrêtée”.

 

 

Raymond MITJAVILA