“Réserve parlementaire : Des euros officiels pour les copains ?”

Sous ce titre, Frédéric Gonano (ex-PS), conseiller municipal d’opposition de Perpignan, nous prie d’insérer :

“Les chiffres  de l’utilisation de la réserve parlementaire 2011 ont été publiés ce mercredi 10 juillet par un citoyen. Environ 150 millions à disposition des parlementaires (90 pour les députés / 60 pour les sénateurs) pour financer des projets sur les territoires. Il en ressort 2 éléments importants :

 

–          La nature des projets est très variable : réfection de routes, achats de tondeuses ou balayeuses, réfection de toitures d’école….. Il pourra être remarqué le grand écart entre la rédaction des lois et la distribution de ces secours financiers.

 

–          La répartition 2011 : 56,9 millions d’euros pour les députés UMP contre 7,8 millions pour l’opposition d’alors… Est-il besoin de commenter ? ! Et encore, on notera des disparités énormes : 12 millions pour le seul Bernard ACCOYER (UMP, alors président de l’Assemblée Nationale), 3,85 millions pour Gilles CARREZ (rapporteur général du budget) et 3 046 euros pour Yves COCHET, député écologiste. Mais personne ne peut, bien évidemment, y voir un quelconque clientélisme électoral…

 

Loin de tout populisme ou de toute démagogie, réactions trop simplistes que l’on entend déjà, la réserve parlementaire mériterait une vraie réflexion.

 

Les difficultés pour avoir accès aux chiffres (c’est une décision de justice qui l’a permis) témoignent d’une opacité suspecte, qui créé derechef une suspicion.

 

Comment ne pas y voir, dès lors, pour certains députés ou sénateurs qui cumulent avec des mandats locaux (tiens, revoilà la question du cumul des mandats !!), la possibilité « d’arroser » un territoire en vue d’élections à venir ?

 

Comment ne pas percevoir les risques de dérives clientélistes, que les citoyens ne peuvent plus, à juste raison, supporter quand on leur demande, à eux, de faire des efforts dans tous les domaines ?

 

Comment nier encore ce besoin de clarté, de transparence et d’efficience, élément indispensable pour l’exercice de la démocratie ?

 

Une étape a certes été franchie avec le nouveau président de l’Assemblée Nationale qui a reparti de façon équitable l’enveloppe entre tous les députés (130 000 euros)  et a annoncé la publication de la distribution de ces enveloppes, à la fin de chaque année parlementaire. Un pas indéniable vers la transparence ; mais la transparence n’empêchera pas le clientélisme !

 

Lionel Jospin avait fait disparaître les enveloppes des ministères.

 

Supprimons donc la réserve parlementaire.

 

NB : Le Sénat serait bien inspiré de commencer une ébauche de transparence…”.